Comédie musicale conçue et mise en scène par Caroline Marcadé, avec Harrison Arevalo, Justine Bachelet, Nacima Bekhtaoui, Simon Bourgade, Valentine Catzéflis, Baptiste Drouillac, Zoé Fauconnet, Antoine Joly, Clara Lama Schmit, Hannah Levin, Blandine Madec, Makita Samba, Antoine Sarrazin, Marie Sergeant, Alyzée Soudet, Damien Toubal et Arthur Verret et les musiciens Nikola Takov, Prince Zober, Mathieu Barbances, Raphaël Naasz, Marina Meinero et Stanislas Altoukhov.
Avec les élèves en deuxième année du CNSAD de l'atelier comédie musicale, Caroline Marcadé livre un spectacle musical et chorégraphique d'excellente facture sur le thème de l'amour et plus particulièrement le motif de la déchirure à partir de certaines figures féminines de Marguerite Gautier, l'héroîne de "La Dame aux camélias" de Alexandre Dumas à Amy Winehouse.
"Les embrassées", ce sont toutes les ruses et toutes les promesses de l'amour, l'exultation du coeur et la jouissance du corps mais également les déceptions, les frustrations et la douleur de la rupture que la jeune troupe va décliner avec la fougue et la légèreté de la jeunesse.
Tous ne bénéficient pas d'une formation préalable de danseur ou de chanteur lyrique mais se sont investis dans un travail de longue haleine et au long court pour satisfaire aux exigences pédagogiques et aux directives de leur professeur qui, dans sa note d'intention, rappelle les enjeux de rigueur et d'excellence associés au plaisir du jeu qui doit les guider.
La chorégraphie de Caroline Marcadé ressortit à la danse contemporaine sous influence des deux grandes chorégraphes du 20ème siècle que sont Pina Bausch - en l'espèce avec sa "marque de fabrique" les danseuses pieds nus en fond de robe satinée et cheveux lâchés et le ballet choral expressionniste - et Carolyn Carlson, sous la direction de laquelle elle a travaillé à l'Opéra, pour l'extrême fludité du geste.
Cela se traduit sur scène par des pièces d'ensemble amples qui se déclinent comme des variations musicales de Philip Glass avec des enchaînements de portés qui sollicitent durement les garçons et des pas de deux très tenus particulièrement expressifs.
Egalement metteur en scène, Caroline Marcadé ponctue judicieusement les partitions chorégraphiques de tableaux brefs comme des pauses théâtrales qui sont très évocateurs et d'intermèdes chantés puisant dans les standards américains et la chanson française rive gauche.
Les élèves méritent les applaudissements nourris du public même si tous ne manifestent pas les mêmes prédispositions pour l'art vocal et la danse.
Mention spéciale à la polyvalence de Damien Toubal, à Baptiste Drouillac et Antoine Joly pour leur interprétation des chansons tubes de Luis Prima et John Lennon et aux voix, dans des registres très différents, de Clara Lama-Schmit et Alyzée Soudet, à l'abattage comique de Blandine Madec et Makita Samba ainsi qu'à la parodie de Dalida par Hannah Levin. |