Comédie dramatique de Karol Wojtyla, mise en scène de Pierre Fesquet, avec Xavier Bonadonna, Marie Lussignol, Océane Pivoteau, Jean Baptiste Germain, Pierre Fesquet, Lucie Durand et Olivier Guilbert.
La pièce de Karol Wojtyla, évêque devenu cardinal, puis pape, puis Bienheureux, et bientôt Saint, est chose assez rare pour désirer la découvrir.
Le futur Jean-Paul II a quarante ans lorsqu’il écrit cette œuvre. Son expérience de la confession des couples lui donne l’idée de mettre en scène la naissance de l’amour, que couronne le mariage et qu’érode le temps.
Pour cela, deux jeunes couples, l’un qui vient de décider de s’unir par les liens indissolubles du mariage, et l’autre, qui se délite déjà, condamné à l’errance sexuelle solitaire et dissolvante, entrent en scène pour se rencontrer, beaucoup plus tard, moins un, mort à la guerre, au mariage de leurs enfants.
"La boutique de l’orfèvre", le créateur d’alliances, le peseur d’âmes, les relie, convergence de leurs destins et de leurs reflets.
Le futur Saint-Père, poëte et observateur subtil de l’Homme, révèle ici qu’il est aussi un auteur et un architecte de théâtre. Qu’il a de l’esprit, de la drôlerie et une infinie tendresse grave pour les chutes et les relèvements des fils d’Adam. Qu’il croit depuis toujours aux appels et aux signes.
Pierre Fresquet, outre une mise en scène intelligente et très précise, joue, avec une présence forte, rassemblant autour de lui une troupe de tout premier ordre, sous la voix chaude de Michel Lonsdale, celle de l’orfèvre : Marie Lussignol, magnifique comédienne qui explose en ce moment, mais aussi Xavier Bonadonna, Océane Pivoteau, Jean-Baptiste Germain, Olivier Guilbert, Lucie Durand, Etienne Champollion, musicien inspiré, ainsi que Lucie Durand. La régie de Stéphane Maugeri est à la hauteur de ce spectacle.
Chacun sort bouleversé, incapable de parler, remué, traversé, comme une futaie, par un soleil oblique. A voir absolument, car porté par la grâce de l’incarnation. |