Seul en scène humoristique écrit et interprété par Michaël Hirsch dans une mise en scène de Malick Gaye.
Michaël Hirsh formé à la Comédie de Reims puis au Cours Jean-Laurent Cochet se veut comédien et humoriste. En effet, pourquoi choisir ?
Ce qui est également le titre d'un des tableaux qui compose son premier seul en scène intitulé "Pourquoi ?" qui retient l'adverbe interrogatif comme fil directeur d'une partition originale dont il est l'auteur, le comédien et le personnage.
S'inscrivant dans un créneau marginal au regard de la vague, et de la vogue, de l'humour communautaire, de l'humour générationnel, du stand-up à "vannes" et du one-man-show en forme de galerie de portraits qui déclenchent le gros gras grand rire, il opte pour la galerie thématique et la récurrence du personnage central pour privilégier un percutant humour de bon aloi.
Ainsi il écrit de petites partitions dramaturgiques qui sont pour l'essentiel des scènes de comédie à deux personnages avec une forme dialoguée, et des propos commentés pour le complément, dans lesquelles il développe un discours comique qui repose sur la création prosodique et le jeu de mots qui font appel à la poéticité et à l'imaginaire.
Celles-ci procèdent d'une hybridation réussie du jeu de mots quand il devient jeu d'esprit à la manière de Raymond Devos et l'absurde burlesque des "inventions à deux voix" de Roland Dubillard saupoudrée d'une pincée de poil à gratter à la Pierre Desproges.
Sur scène, de l'enfance au troisième âge, un personnage figé au stade de l'âge questionneur participant du développement psychosocial du petit enfant qui fait de ce qui est à l'origine une manifestation de curiosité une posture contestataire.
A coups de pourquoi, qu'ils soient loufoques ou métaphysiques, l'enfant harasse son père, l'ado face à l'impératif d'orientation scolaire refuse de choisir, l'adulte adepte du "travailler moins pour gagner autant" s'économise, le senior fait l'éloge du lit et devient leader d'une nouvelle race d'humanidé, le "homo-sapionce".
S'avèrent particulièrement savoureuses, entre autres, l'utilisation de la signalétique du doigt, l'horticulteur qui vend des graines de contrariété pour satisfaire les bien-portants heureux en peine de malheurs et le gendarme qui vient confier au commissaire de police les résultats de son enquête sur la mort de Dieu annoncée par Nietzsche.
La plume alerte de Michaël Hirsch portée par sa virtuosité verbale fait mouche et le spectacle mis en scène par Malick Gaye tient le bon rythme. Alors pourquoi pleurer quand on peut rire avec fantaisie ? |