Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de rencontrer un groupe qui se présente sous un nom aussi farfelu que Docteur Culotte. Il faut dire qu’entre Sol Hess (comme dans Sol Hess & The Sympatik’s) et Jêrome d’Aviau (oui oui, celui qui dessine des BD), le courant passe plutôt bien. Peu importe si les deux garçons multiplient les side projects (dont un qui reprend les compos de Docteur Culotte mais joué à quatre), il semblerait qu’ils aient de quoi faire du bruit et d’enfin nous livrer un premier EP qui ravira ceux qui ont eu la chance de les croiser en live !
Intitulé Olga et fort de 7 pistes, le premier opus du duo est bien décidé à conquérir les oreilles les plus revêches, pas nécessairement par la méthode forte. C’est en tout cas ce que sous-entend la piste d’ouverture d’Olga, innocemment intitulée "Elizabeth Taylor". Une balade s’offrant lentement sur un rythme nostalgique, décomposé entre une guitare, quelques notes que l’on imagine aisément se perdre dans la nuit et une voix mi-blasée mi-fatiguée. Recette magique ou remède miracle, l’alchimie prend facilement avec ses chansons amoureuses.
Et si l’on retrouve le timbre particulier de cette voix sur "Silver Shiny Dress", le titre nous présentera les claviers légèrement psychés de Jêrome d’Aviau, avant de conquérir tout l’espace sur "Theodore", où ce même instrument semble faire un pas décisif vers la folie. Fort heureusement, Sol Hess en bon compagnon, double la compo d’une guitare bien énervée et d’une voix encore plus enfiévrée et qu’importe si la piste n’atteint même pas les deux minutes, l’effet énergisant est bien là.
D’ailleurs, le format qui totalise bon gré, mal gré 20 minutes, n’en demeure pas moins capable de varier les panoramas.
Nerveux et romanesque sur l’allumé "Olga", les deux garçons nous prouvent être des compositeurs, aimant varier les plaisirs. "Skin" et surtout "Behind The Wooden Gate" sont des compositions assagies, mais alors que guitare et clavier lancent les jalons de la route à suivre, le chant lui, coupe le chemin à travers les hautes herbes. Comprendre que la plupart des titres s’offriront au moins deux niveaux de lecture sans pour autant se complexifier à foison.
C’est peut-être la notion clé de cet opus, une variation des plaisirs auditifs qui à chaque écoute semblent subtilement se réinventer. Docteur Culotte n’a pas réinventé la poudre, non, juste une bonne piqûre de rappel sur ce que devrait plus souvent être la musique ! Oserais-je ? Venez voir le docteur, n’ayez pas peur !
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