Fable de Evguéni Schwartz, mise en scène de Léa Schwebel, avec Mansour Bel Hadj, Julien Jacob, Charly Labourier (en alternance avec Régis Vallée), Olivia Lamorlette, Solen Le Marec, Amandine Marco et Violette Mauffet.
Basée sur trois contes d’Andersen, "Le Porcher", "La Princesse au petit pois" et finalement "Le Roi nu" qui donne son nom à l’œuvre d’Evguéni Schwartz et à la pièce, cette comédie burlesque légère et tout public raconte en musique une histoire romanesque comptant pas moins de 48 personnages, et autant de lieux et de situations diverses et variées.
Henri, un jeune porcher, et Henriette, une belle princesse, se rencontrent, tombent amoureux et veulent se marier, mais le père de la jeune fille ne l’entend pas de cette oreille et la fiance de force au roi voisin aussi laid que bête et obnubilé par la pureté et les origines de la belle. Henriette, affublée de ses chaperons, se met donc en route pour les noces. De nombreux subterfuges et rebondissements parsèmeront son chemin jusqu’au dénouement final forcément heureux.
Si les thèmes abordés sont loin d’être anodins (totalitarisme, mécanisme du pouvoir, peur de l’autre, poids et légitimité des traditions…) leur traitement s'effectue de manière élémentaire par recours aux valeurs édulcorées des contes, avec un amour instantané et triomphant, des riches fats et corrompus, des pauvres courageux et vertueux et des princesses toutes mignonnes.
Au-delà de tout cela sont distillés des principes qu’il reste cependant bon de rappeler : que face à l’adversité l’ingéniosité vaut mieux que la soumission, qu’il convient de toujours suivre ce qui nous tient à cœur et qu’enfin il ne faut jamais cesser de penser par soi-même.
Léa Schwebel met en scène cette fable de manière ludique et fantasque tendant même à la parodie du conte traditionnel avec le rire pour vecteur et les comédiens endossent tour à tour de multiples rôles, grâce à des changements à vu et des accessoires sommaires mais très imaginatifs et figuratifs, tous présents sur scène à l’ouverture du rideau. Chapeau bas au travail de la costumière Melisa Leoni.
Il en résulte une ambiance assez jubilatoire de cours d’école, où les comédiens s’amusent visiblement à caricaturer plus qu’à incarner leurs personnages, avec une mention toute spéciale pour l’interprétation de Julien Jacob dans le rôle du roi nu, bien plus profonde qu’il n’y parait.
Si le rythme est inégal, avec quelques longueurs, le résultat reste cependant plutôt plaisant et enlevé pour un spectacle familial où chacun trouvera ce qu’il est venu y chercher : un beau conte, une satire sociale, une comédie burlesque et décalée. |