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Interview  février-avril 2014

J’ai rencontré Gérard Pierron à plusieurs reprises dans le cadre d’un travail sur Allain Leprest, dont il a été (avec Romain Didier et Etienne Goupil) l’un des principaux compositeurs. De fil en aiguille, la conversation a pris des chemins de traverse et nous avons évoqué son nouvel album, Chansons en charentaises, sous-titré "Poésie et magie de la boule de fort".

Ecrit et composé avec un soin d’artisan amoureux, c’est un nouveau sommet dans l’œuvre du "terre-neuvas des foins", déjà riche en disques de référence. J’ai extrait de cette interview tout ce qui, s’éloignant de la discussion sur Allain Leprest, concernait cet album. Cela n’étant pas tout à fait suffisant, j’ai alors retranscrit et ajouté quelques intermèdes explicatifs donnés lors d’un récent concert au Limonaire, début avril. Pour plus de cohérence, les propos enregistrés lors de ce concert ont été remontés et "fondus" dans le reste de l’interview.

Tu as présenté ton dernier album lors de deux concerts mémorables au Limonaire, salle emblématique perpétuant l’esprit des anciens cabarets. Actuellement, une polémique touche ce lieu. Peux-tu nous en parler ?

Au Limonaire, tous les soirs, des artistes de qualité se produisent sur la petite scène. Les gens qui mangent payent leur repas ; le Limonaire paye les gens qui travaillent là, serveurs, cuisine, etc. Tout ça est déclaré. Ensuite, le concert a lieu, ils passent le chapeau pour les artistes, en recommandant de ne "pas mettre moins que le prix d’une place de cinéma". Et les gens sont généreux : moi j’ai dû passer là vingt fois dans ma vie, et j’y ai fait parfois des chapeaux de 500€, avec 40 ou 50 personnes dans la salle. Aujourd’hui, l’URSSAF veut faire fermer le Limonaire, car ils veulent que les gains de ces artistes soient déclarés, c'est-à-dire qu’ils déclarent des charges sociales sur l’argent donné généreusement par les gens.

Peut-être pour être cohérent avec le statut d’intermittent, comptabiliser les heures des artistes...

Prenons un exemple : si tu es quelqu’un de connu, tu remplis la salle et tu fais un bon chapeau. Pour peu que tu aies ramené deux musiciens et pris le train pour venir, au final sur un bon chapeau il ne te reste plus que 100€. Mais la politique du Limonaire, c’est de faire découvrir des gens (Loïc Lantoine notamment, y a fait ses débuts). Si ces artistes-là, de talent mais peu connus, font venir 20 personnes, se retrouvent avec un chapeau de 100€, qu’ils ont trois musiciens avec eux et qu’il faut payer des charges sociales en plus… c’est n’importe quoi !

Cette mesure ne concerne que le Limonaire, ou tous les bars qui accueillent des musiciens ?

Tout le monde. Ils veulent faire fermer ces endroits, parce que ces lieux ne sont pas contrôlables par l’URSSAF. Ils sont en train de tuer la liberté offerte aux jeunes artistes de tenter leur chance. Imagine la même interdiction à New-York dans les bars : il y aurait des tas de jazzmen dans la misère, et on n’aurait jamais connu Kerouac et la Beat Generation ! C’est invraisemblable, qu’ils veuillent prendre de l’argent sur tout. Prendre des charges sociales sur la générosité des gens ! C’est comme si, au moment de passer le chapeau, ils précisaient : "on vous demande de donner un peu plus, pour donner une part de votre argent à l’URSSAF" ! C’est monstrueux. Ca risquerait de tuer la spécificité de ces lieux, qui sont au final plus proches de l’esprit des anciens cabarets, que d’une salle de concert. C’est quand même un reste d’une tradition plutôt noble. S’il faut désormais des lieux régentés où l’on achète son billet dans une Fnac avant, quel intérêt ?

Paradoxalement, au temps de ce que l’on a nommé l’âge d’or des cabarets, des chanteurs comme Marc Ogeret, Claude Vinci ou ton amie Francesca Solleville se sont battus pour obtenir un statut déclaré, et que leurs heures soient comptabilisées…

Du temps de la chanson rive gauche, on gagnait 30 francs le passage, à peu près 5€. Et ils faisaient trois chansons à l’Ecluse, quatre à la Contrescarpe, deux Chez Georges rue des Canettes, etc. C’était usant, crevant, mais tu arrivais à te faire une petite somme. Là, les gens payaient leur entrée. Et en plus, les consommations étaient chères. Au Limonaire, on n’est pas obligé de manger si on n’a pas d’argent ; et les artistes sont payés au chapeau. Parce que s’ils font 10€ le resto et 15€ le spectacle, ça fait déjà 25€, et ça ne marcherait pas. L’intégrale du chapeau, ils le donnent aux artistes, qui sont libres de venir avec le nombre de musiciens qu’ils veulent, puisqu’ils partagent avec eux la somme gagnée. Et voilà que l’URSSAF débarque et veut taxer la générosité des gens…

Tu penses qu’il y a une volonté politique derrière ?

Le Limonaire, ça marche. En même temps dans cette rue, Cité Bergère, il y a des hôtels qui aimeraient bien récupérer l’emplacement… donc il y a de gros intérêts immobiliers en jeu derrière. Et peut-être qu’ils essayent de mettre la pression à cause de ça… Récemment, ils sont descendus à six, de l’URSSAF, au Limonaire.

Comme si c’était un repaire de malfaiteurs !

Exactement. Même dans un gouvernement qui se dit socialiste, on n’est plus que dans le virtuel, il y a des descentes de police, tout doit être justifié…

Profitons-en pour parler de ton dernier album. L’un des morceaux les plus caustiques du disque s’intitule "Les Magasins bleus". Tu peux expliquer de quoi il s’agit ?

Dans les campagnes, depuis une quarantaine d’années, il y a une chaîne qui s’appelle Les Magasins Bleus ; ce sont de petits camions qui font du porte-à-porte dans les villages, hameaux, maisons isolés, pour vendre des produits textiles de première nécessité, caleçons, soutien-gorge, chemises, etc.

Et tu fais donc une analogie, dans cette chanson, avec les fourgonnettes des gendarmes…

C’est un code pour nous : quand on joue à la boule et qu’on sait que les flics sont là, Place des Tilleuls au village, on se fait passer le mot : "faites gaffe, les magasins bleus sont Place des Tilleuls, ne passez pas par là". Parce que comme la boule met parfois une minute pour aller au petit, quand on joue à six, il faut parfois un quart d’heure pour faire un coup… alors en général, on prend un verre à l’aller-retour. On boit de tout, certains de l’eau, d’autres du Coca, etc. Mais il y a aussi du bon vin, pas cher… Un grand-père qui est tout seul, qui a perdu sa femme, qui s’ennuie à la maison, il peut, pour 2€50, jouer à la boule, boire une petite fillette de vin et parler aux copains…

Et les flics attendent les petits vieux au sortir des jeux, pour les verbaliser…

Voilà. Les gendarmes de Duretal, à 3 km de chez nous, à 40 km d’Angers, attendent les petits pères de 80 ans pour leur faire souffler dans le ballon. Ils rentrent chez eux à 20 km/h, certains même à bicyclette… et ils les arrêtent tous, parce que ce sont évidemment des proies faciles. Ca m’a toujours révolté, ce genre d’héroïsme de gendarmes qui font de l’excès de zèle. Donc j’ai proposé un refrain à mon parolier Loïc Costes : "Les magasins bleus nous foutent une peur bleue quand ils passent".

"Les Magasins Bleus" est précédé d’un très beau texte, "Lettre à Maxime", en hommage à un ami qui apparemment avait eu affaire aux gendarmes. C’est une lettre que tu as lue à son enterrement ?

C’est moi qui l’ai écrite, mais je ne l’ai pas lu à l’enterrement. C’était un ami à moi, qui avait 85 ans, grand joueur de boule de fort, très sociable ; c’est lui qui labourait mon jardin, qui venait avec son tracteur m’emmener du bois pour le poêle, et tout et tout. Un jour il a cassé sa pipe… et il y avait tellement de monde dans le village pour son enterrement, que je n’ai même pas pu entrer à l’église. Alors, je ne suis pas croyant, mais je respecte tout ça… Donc je lui ai écrit ce mot et l’ai donné à un membre de la famille. C’était ma façon de le remercier. Et puis, dans le disque, ça introduit le thème des flics et leurs "Magasins Bleus"… Parce que ce petit bonhomme-là, il a eu deux ou trois retraits de permis alors qu’il roulait à 20km/h, qu’il était hyper délicat – quand un papillon traversait il freinait pour pas l’écraser, ce genre de choses… Un homme de cet âge, qui a bossé comme un fou toute sa vie et aidé tout le monde, lui ôter le permis, c’est comme si on le tuait. Donc voilà, c’est une petite introduction à la chanson de Loïc, "Les Magasins Bleus".

Du même auteur, il y a aussi "La Leçon du Grand-Père", que j’apprécie particulièrement. Malgré les 8 minutes, l’alternance parlé-chanté et cette mélodie inoubliable font que ça passe comme une lettre à la poste. Et ce texte transmet beaucoup d’humanité, même si le principal protagoniste s’avère être… une jument !

Oui, parce que dans ce monde moderne, il n’y a pratiquement plus la présence des animaux. Il reste très peu de chaleur. J’avais déjà évoqué ce thème dans une chanson de mon disque Chante Vigne Chante Vin, publié en 2000. Je faisais une animation dans un atelier scolaire, et j’avais raconté l’histoire vraie d’un équarisseur qui prenait sa petite cuite tous les jours à la même heure au village, et tous les soirs le cheval le ramenait à la maison… A la campagne on connaît bien ce genre d’histoires… C’était une époque où l’on pouvait à la fois boire et conduire [sourire]. Et le soir de Noël il est encore plus seul, il a perdu un bras à la guerre, etc. J’ai raconté cette histoire-là à des enfants, et une jeune fille de 15 ans a écrit un texte, intitulé "Le Noël du Manchot", que j’ai gardé tel quel et mis en musique. Là, j’ai appris que cette fille-là avait été refusée au club poésie du collège, alors qu’elle avait dix fois plus de talent que les autres, et une vraie belle sensibilité rurale. Je lui ai finalement envoyé le disque – j’ai mis très longtemps à retrouver ses coordonnées – et appris qu’elle était devenue depuis artiste peintre à Madrid.

Ca veut dire que tout ça n’a pas été vain (sans mauvais jeu de mot), et qu’elle a continué sur cette lancée artistique.

Elle m’a écrit une petite lettre qui disait : "merci Gérard. Aujourd’hui je n’écris plus… mais la plus belle chanson, c’est quand même la mienne !". Et j’ai adoré ça. Elle s’appelle Françoise Vidard.

Pour revenir à ce nouvel album… La majorité des textes ont été fournis par des gens du cru, qui ne sont pas forcément poètes, auteurs ou paroliers au départ.

Effectivement. J’ai fait une sorte d’atelier d’écriture improvisé, autour de moi, sur ce thème de la boule de fort. Par exemple, l’auteur de "Taisez-vous S’il Vous Plait" (parce que c’est un jeu qui se joue plutôt en silence), c’est l’épicier du village. Une autre fois, j’ai reçu une enveloppé déposée sous un de mes pots de fleurs. Je l’ai retirée, elle était humidifiée par le pot, mais j’ai pu récupérer le texte quand même – un poème, presque de facture classique, très beau. Mais il n’était pas signé. Je me suis dit que ça devait être l’instituteur du village, parce qu’il y avait une certaine classe dans l’écriture. Ma femme est allée chercher les bulletins des enfants, pour comparer… et non, ce n’était pas lui. Alors j’ai pensé à l’épicier, qui adorait Allain Leprest, écoutait Radio Bleue (ce qui est déjà une marche culturelle de gravie [sourire]), aimait Alphonse Allais, Brassens, etc. Donc je me suis dit, en recoupant ces indices, que ça ne pouvait être que lui dans le village. Je l’ai appelé et lui ai dit : "j’aimerais que tu viennes m’écrire un L majuscule, pour voir…". Il m’a répondu : "ah, ça y est, tu as trouvé" [rires].

Les textes proposés étaient tous de ce niveau-là, où il y a eu aussi des échecs ?

Non, ils n’étaient pas tous de ce niveau, mais il y a eu quand même assez peu de ratés. Techniquement, dans l’écriture et tout, il y a plein de défauts, mais je m’en fous. C’est toujours un peu profond, il y a toujours quelque chose. C’est pour ça que j’aime la littérature rurale.

Tu dis aimer les "poètes maladroits", au langage vrai…

Oui, parce que si tu veux, tous ces auteurs-là écrivent par besoin, pas pour qu’on leur dise "oh la la ce que vous écrivez bien !". Ils s’expriment, ne créent pas une distance avec leur écriture pour montrer leur génie. Leur propos c’est quand même l’authenticité.

Un auteur en particulier, Loïc Costes, dont on a déjà parlé, signe plusieurs textes dans ce disque. Comment l’as-tu rencontré ?

Je l’ai rencontré en pêchant sur une île de la Loire. On pêchait le goujon, avec une dizaine de copains, dans une grande barque en aluminium. Moi je me suis retrouvé avec Loïc, qui a des problèmes de vue : je lui mettais les asticots et je décrochais les goujons. Je savais que cet homme-là était un auteur, et comme je préparais le travail sur ce thème de la boule de fort, je lui ai dit : "Loïc, j’ai deux ou trois idées, j’aimerais que tu m’écrives deux ou trois chansons, parce que j’ai beaucoup aimé un texte de toi que j’ai entendu un jour, il y a une dizaine d’années, sur un chien abandonné qu’on jette dans une rivière dans un sac". Il m’a dit qu’il n’écrivait plus… mais je lui ai donné quand même mes idées, et on est rentré de pêche, tout heureux d’une superbe journée. Et j’ai reçu cinq textes merveilleux dans les dix jours qui ont suivi… Ca valait le coup d’aller à la pêche avec lui ! Avant d’être en retraite, il était chercheur en robotique au Conservatoire National des Arts et Métiers…

Ce qui est étonnant, avec ce disque, c’est que tu pars d’une problématique locale qui a priori devrait intéresser très peu de monde – la boule de fort, sport méconnu – mais tu élargis le spectre en évoquant l’humanité qui va avec… Et au final, grâce à la magie de la mélodie, ça touche à l’universel.

J’ai eu l’idée de rendre hommage à ce jeu qui me fait rêver. C’est un peu comme à la pétanque, mais beaucoup plus fin à mon avis. La boule pèse à peu près un kilo. Le terrain fait 25 mètres de large, il est curviligne, et la boule a un centre de gravité qui est déplacé, dont elle marche de travers. Sur un terrain curviligne, ça veut dire qu’elle fait des sinusoïdes, puis s’allonge lentement, ou bien elle fait la maille (c’est terme de marin, ça veut dire qu’elle passe entre une boule et le petit. Et quand elle touche le petit on dit qu’elle fait un bouc. Dans chaque jeu de boule de fort, qui sont des jeux couverts, il y a à côté une conciergerie où les gens peuvent jouer aux cartes, discuter entre amis, boire un verre en attendant que le jeu se libère… Une partie ça met parfois 2 heures et demi, la boule met 45 secondes pour aller au petit… bref : c’est pas la pétanque.

Les lieux où l’on joue sont tout vitrés, ce sont des jeux magnifiques. J’aime beaucoup y aller quand il n’y a personne, dedans c’est une sorte de chapelle ouvrière. Des fois je partais avec ma guitare, par exemple à Cheviré-le-Rouge. Les jeux sont ouverts, on rentre, on s’assied… J’avais un magnéto, ma guitare, je travaillais sur une mélodie de chanson. Et puis vers 11h j’avais soif, j’ouvrais le frigo, je prenais une petite fillette de vin blanc, je mettais mes 2€, dans une petite coupelle qui est comme ça, sur la table, pas dans une caisse avec une clé. Je terminais ma chanson, je fermais la porte et m’en allais. Tu imagines qu’aujourd’hui, ça existe encore ? C’est quand même assez extraordinaire ! Et ce n’est pas parce que tu joues à la boule que tu ne réfléchis pas à l’angoisse rurale, aux soucis, à la vie autour…

Comment s’appelle ce coin de France que tu décris si bien ?

En Anjou, on appelle ça le "pays des trois rivières" : la Loire, la Sarthe et la Mayenne. Elles se rejoignent en amont d’Angers, et elles forment La Maine, qui ne fait que 10 km seulement et se jette dans la Loire à Bouchemaine. Voilà pour le domaine géographique. Pour moi c’est très important : dans mon métier de chanteur, j’adore prendre les petites routes et je connais bien la France rurale, ça me fait rêver. C’est pour ça que je n’ai pas envie qu’on mette la Bretagne, l’Anjou, la Vendée, la Sarthe dans le même sac, le même département pour des économies de je ne sais quoi. Je suis citoyen du monde, mais j’aime les terroirs et les histoires de chaque village.

Plus précisément, le village où tu vis s’appelle Les Rairies…

C’est un village où il reste encore 60 briquetiers, qui font des tomettes de terre cuite ; ça fait donc vivre 60 familles dans un village de 900 habitants. C’est déjà bien. C’est une tradition qui reste vivante, qui continue. Parce qu’il y a de la terre glaise, des fours à la chinoise… Allain Leprest a acheté un terrain dans mon village, qu’il a donné à son fils. Et j’ai vu Allain, qui n’avait jamais été propriétaire – ça lui aurait fait honte jadis, avec ses idées communistes – embrasser sa terre en pleurant.

Entre deux chansons, tu dis un poème d’Eugène Bizeau, un auteur que tu as déjà mis plusieurs fois en musique. Tu peux nous en parler ?

J’ai eu la chance de connaître ce poète-vigneron, qui a quitté cette terre à 105 ans, mais qui était le cadet de Gaston Couté de deux ans seulement. Il était né en 1883 – Gaston Couté est mort à 31 ans, en 1911. Quand on lui fêtait son anniversaire, Eugène Bizeau aimait lire ce poème, "J’aime Le Vin". Il débouchait lui-même sa bouteille, et il n’étais pas question de l’aider ! Petite anecdote : il se trouve qu’Eugène Bizeau a glissé sur sa descente de lit, un jour, passé ses 100 ans, et qu’on l’a emmené à l’hôpital. Mais il a été hospitalisé très peu de temps. Il est revenu, en ramenant chez lui… une jeune fille de 76 ans dont il était tombé follement amoureux à l’hôpital ! Il buvait un verre de vin tous les matins, à 11h, avec un fromage de chèvre – c’est peut-être un bon conseil, question longévité [sourire].

A l’autre extrémité du spectre, il y a un poème, "Biser un cul", qui est beaucoup plus trivial, rempli de vers de mirliton. Tu peux nous expliquer à quoi rime ce texte ?

Dans chaque jeu de boule de fort, il y a une Fanny comme à la pétanque. En général, elle est derrière un rideau rouge, et on doit embrasser les fesses de cette Ninon quand on a fait zéro point. Il y en a des quelconques… mais d’autres aussi qui sont de véritables œuvres d’art – on dirait du Pascin, du Toulouse-Lautrec. L’un des auteurs de cet atelier d’écriture amical est charcutier à Cheviré-le-Rouge. Il m’a écrit ce texte, "Biser Un Cul", que j’ai aimé et voulu enregistrer. Il m’a dit : "tu ne vas quand même pas lire ça ?". Eh bien si, et je vais même le dire à Paris ! Y’a pas que les Folies Bergères, quand même… [Rire]. C’est d’une grande simplicité… et donc aussi, d’une grande intelligence, en définitive. Il ne s’est pas emmerdé pour l’écrire, mais c’est très bien quand même.

Comment les gens de ta région ont-ils reçu ce disque ?

Il est sorti le 13 décembre 2013. On a fait un spectacle là-bas pour le présenter. A l’entracte, mon frère est venu me voir, en disant : "Gérard, il y a un gars qui veut te faire un cadeau". Là, il m’a présenté un type très beau, chauve aux cheveux longs, qui m’a donné un cubi de rouge de 20 litres, devant tout le monde ! Ca m’a fait très plaisir, évidemment, j’aime le vin… mais j’étais quand même un peu gêné. Et en réalité, dans le cubi, il y avait deux boules de fort, dans un très beau sac en cuir. Elles étaient marquetées (souvent elles ne le sont pas), avec mon nom écrit dessus. Et quand je lui ai demandé pourquoi il me faisait ce cadeau, il m’a dit : "parce que j’aime vos chansons"…

 

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La chronique de l'album Chansons en charentaises de Gérard Pierron

En savoir plus :
Le site officiel de Gérard Pierron


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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

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"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

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Du cinéma avec :

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"Marilu" de Sandrine Dumas
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Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
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"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
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