Seule en scène écrit et interprété par Claire Traxelle dans une mise en scène de Nicolas Goergen.
Les curieux et intrigués devront patienter jusqu'à son épilogue pour connaître la signification du "Merci" titulatoire de ce seule en scène humoristique très justement sous titré "tragi-comédie mégalo théâtrale".
Dans ce registre pléthorique et déjà largement balisé, difficile de se démarquer. Et cependant, écartant le sociétal, le communautaire et le générationnel, Claire Traxelle assume l'ancrage autofictionnel avec les déboires métaphysico-psycho-familio-professionnels d'une jeune femme comédienne célibataire presque trentenaire en quête d'amour et handicapée par un amour fusionnel pour une mère bcbg-tradi-catho.
Elle s'est approprié la catégorie "galerie de portraits" judicieusement customisée notamment avec la déclinaison, sur le mode de l'anadiplose, de son trombinoscope personnel, l'exercice jubilatoire des visualisations projectives de soi et l'insertion de sketches-vidéos.
Dans un décor vintage baba-cool du genre astucieusement bricolo-bricolette, de la séance de méditation interactive pour aller à la découverte de soi à la remise du prix de la Loose d'or, Claire Traxelle pratique sans en avoir l'air un humour aussi léché que corrosif.
Bien construite, sa partition comporte de plus de véritables scènes d'anthologie telles celle de la voyante-bio qui a remplacé la boule de cristal par les légumes et celle le séance sur le divan avec la participation filmée de Jean-Claude Dreyfus en psychanalyste victime du burn-out.
Avec la complicité, pour la mise en scène, de Nicolas Goergen, la belle nature de la comédienne s'épanouit dans ce drôlissime et survitaminé solo.
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