Spectacle conçu et mis en scène par Lena Kitsopoulou, avec Giannis Kotsifas, Ioanna Mavrea, Giannos Perlegas, Emily Koliandri et Nefeli Maistrali.
Dans le cadre de la 5ème édition des Chantiers d'Europe consacrés à la présentation d'un "certain état de la création en Europe" dans le sens de "jeune création contemporaine", la scène grecque est représentée par la comédienne, auteure et metteuse en scène Lena Kitsopoulou.
Considérée comme une artiste "iconoclaste et engagée", elle présente un spectacle performatif intitulé "The red riding hool - The first blood" qui repose sur le détournement parodique porno-trash du célèbre conte de fées des Frères Grimm "Le petit chaperon rouge" hybridé avec la stigmatisation de la pathologie familiale.
Précédé d'une diatribe énervée d'une jeune femme énervée qui vitupère sur son ex qui serait venue la narguer dans la salle, sur l'absence de légitimité de la critique théâtrale dispensée par des ratés et sur le public dépourvu de discernement et inféodé au théâtre bourgeois, ce spectacle "d'avant-garde" ne recèle ni novation créatrice ni singularité.
En effet, d'une part, il reprend avec quatre décennies de retard un registre et des thématiques largement explorés tant par le café-théâtre que le cinéma des années 1970, tels, pour ne citer qu'eux, "Elle voit des nains partout" de Philippe Bruneau et Claire Nadeau et "Affreux, sales et méchants" de Ettore Scola.
D'autre part, tant au fond "subversif" aujourd'hui bien érodé qu'en ce qui concerne l'esthétique, la proposition de Lena Kitsopoulou n'est pas originale dès lors qu'elle s'inscrit dans un registre commun quasiment mondialisé pratiqué par les metteurs en scène de sa génération, de l'argentin Claudio Tolcachir aux français Sophie Perez et Xavier Boussiron avec leur Compagnie du Zerep et paraît même timorée au regard de ce cette dernière.
Donc rien de nouveau sous le soleil hellénique.
