Spectacle de théâtre musical écrit par Frédéric Rose et Vincent Jaspard, mise en scène de Laurent Serrano, interprété par Pascal Neyron, Emmanuel Quatra et Benoît Urbain.
Voici un spectacle qui mérite amplement son affiliation au registre du théâtre musical et dont le fantasque titre à rallonge, "Les élans ne sont pas toujours des animaux faciles" illustre parfaitement la sentence "plus c'est long, plus c'est bon".
En effet, conçu de manière astucieuse par Laurent Serrano qui en assure également la judicieuse mise en scène, ce divertissement jubilatoire ne repose pas sur un enchaînement de chansons vaguement introduites par des intermèdes indigents pour tenter d'instaurer un factice fil rouge mais une véritable partition textuelle constituée de saynètes humoristiques entre lesquelles sont insérées des pauses musicales.
Pour le fond, comme pour l'esprit, ces sketches, au sens anglo-saxon de partition courte et au fort potentiel comique, qui naviguent entre le délire, l'absurde et le loufoque, s'inscrivent dans la des inventions à deux voix de Roland Dubillard et ses monologues, bilogues, trilogues de Jean-Michel Ribes.
Ecrites par Frédéric Rose et Vincent Jaspard, ce sont de petites pépites burlesques pour lesquelles Laurent Serrano a confectionné un joli écrin en forme de sottie contemporaine qui brocarde gentiment la gent masculine.
Passant du coq à l'âne, elles sont dispensées par des personnages qui sont de bons copains qui aiment autant se faire des niches que taper le boeuf dans un petit salon cosy.
Que d'animaux, un vrai zoo avec les élans, trois faux triplés en costume-cravate et chemise de couleur : le petit élan A, pragmatique et guitariste (Pascal Neyron), le moyen élan B, naïf, ahuri et pianiste (Benoît Urbain) et le grand élan C, le "beau gosse" qui se croît un irrésistible séducteur (Emmanuel Quatra) qui gratouille la corde d'un valisophone, pour les non-initiés une valise, un manche à balai et une corde pour un son de contrebasse.
Les intermèdes sont pensés de manière astucieuse tant pour la play-list avec d'éclectiques reprises vintage de George Gershwin à Claude Nougaro et des chansons originales composées par Benoît Urbain, qui signe également les arrangements musicaux, que pour la variété vocale incluant le scat et le chant a capella.
Le trio de comédiens-musiciens-chanteurs est au taquet et fonctionne dans une belle complicité pour incarner trois zozos, de drôles de z'animaux, qui, la tête dans les nuages et le pied sur le fil du surréalisme, (en)chantent le quotidien. |