Un phénomène. Un univers construit brique à brique. Un voyage dans l’après-de-ci-delà-là-bas. Une histoire. Une hallucination. Un pari osé. Qui se définit comme une "French-pian-electro-acoust-rock-minimalist-punky-selon-les-humeurs".
Cloé du Trèfle est tout ça et un peu plus encore. Non, pas une foldingue, elle a juste un pied ancré dans suffisamment de réalité pour être comprise. Grand bien nous fasse de dépasser un peu nos préjugés sur ce qui se dit "musique". Cloé du Trèfle y ajoute ce qu’il faut de spiritualité pour déformer la définition originelle du mot musique.
Dans son nouvel album (qui va lui aussi recevoir certains prestigieux prix musicaux, non seulement pour l’audace dont elle fait preuve, mais également pour la société du XXIème siècle qu’elle dépeint à merveille), je disais donc, dans ce nouvel album nommé D’une nuit à une autre, Cloé du Trèfle garde sa manie de nous raconter une histoire. A écouter comme un roman. Entre le Arte HD et Complément d’Enquête (sans les putes et la drogue).
Le concept, puisqu’il en est un : Cloé s’est baladée sur les trottoirs de sa ville Bruxelloise avec un petit micro et elle a enregistré les propos d’un épicier turc, d’une prostituée, d’un sans-papiers… Elle était dans la rue, je vous le répète, donc pas de bourgeois gominé, ni de banquier plein aux as, que du peuple de la rue.
La suite s’est déroulée en studio, Cloé reste une musicienne de formation et de talent, elle mélange sans complexe la musique lyrique et les claviers électroniques. Elle compose des morceaux à la carte : de l’énergie lyrique face au beatnik électronique, du saccadé électronique face aux envolées pianotées, chaque énergie de musique est extraite puis réinjectée, comme un élixir de notes.
Et les témoignages ? Insérés comme des instruments, repris en samples d’expressions, mêlés à la voix de Cloé du Trèfle. Posés comme des évidences, de ce que nous échangeons d’idées surfaites et d’expériences autour d’une table.
Et l’histoire dans tout ça ? Cloé fait le tour de sa ville comme une tournée d’adieu à ses familiers avant le grand saut, le grand voyage loin là-bas. Les titres ont la cohérence de chapitres, tantôt évoquant la tristesse du départ, la mélancolie des adieux, tantôt évoquant la trépidation du cœur à l’idée de nouvelles rencontres, de l’espoir que ça sera forcément mieux là-bas.
Allez, bonne écoute, bon voyage et à bientôt. |