Débarqué il y a quelques années avec un album classieux et sensuel, Gülcher remet le couvert avec un nouvel album, une nouvelle voix et peut-être même une nouvelle dynamique ! Cocktails titre ce nouvel album, une promesse presque licencieuse, flirtant entre des ambiances pop sombres et d’autres pétries par une jouissance exacerbée. Il a fallu quatre hommes pour cet album, autant de possibilité de lecture pour un album qui s’offre au final comme une créature polymorphe.

Curieux, on est parti à la rencontre des quatre artistes dans leur studio, histoire de comprendre d’où est venu ce surprenant Cocktails.

Je me suis laissé entendre que Cocktails est prêt depuis pas mal de temps, il nous arrive assez tardivement, à quoi cela est-il dû ?

Alexandre Rougrt : On a beaucoup peaufiné cet album, entre le début de l’écriture des morceaux, les enregistrements et les sessions de mix, ça fait bien deux ans qu’on est dessus ! Il a mis du temps à être fait surtout !

Donc il vous a pris deux ans de maturation ?

Ronan Queffeulou : 4 ans ?

Johan Dalla Barba : 2 ans ?

Alexandre Rouger : Non environ 3 ans. Depuis l’arrivée de Johan au chant en fait.

Il s’est passé quoi entre les deux albums, sachant qu’After Nature était sorti en 2006 ?

Le groupe : Il y a eu un an et demi de promo après le premier album, il y a eu des projets alternatifs comme Bovary, Johan est arrivé, il y a aussi eu des naissances.

L’une des marottes des journalistes est de définir le genre musical d’un groupe. Quand on vous a rencontrés en 2006, vous affirmiez être un groupe pop, c’est toujours le cas aujourd’hui ?

Alexandre Rouger : Oui, la pop c’est de la chanson, on ne s’imagine pas capable de faire autre chose, au sens "Beatles" du terme. Avec refrain couplet pont !

Johan Dalla Barba : On s’inspire de la musique populaire du milieu des années 60, avec un format de 3-4 minutes. Après on aime bien s’amuser, travailler la production, essayer de trouver des chemins de traverse.

Alexandre Rouger : Des arrangements, des riffs.

Alexander Faem (Sandri) : Il y avait le terme "pop déviante" qui revenait souvent. C’est un peu ce que disait Johan, on fait une chanson mais derrière on cherche un peu plus en profondeur.

Justement quand on écoute des titres comme "Bird 9", on a la sensation que vous essayez de mettre à mal le rythme, c’est fait consciemment ?

Johan Dalla Barba : Ce morceau là était déjà assez avancé avant mon arrivée, mais globalement – et c’est vrai pour les autres titres aussi – cette notion de rythme saccadé, pas trop linéaire nous est assez naturelle.

Alexander Faem (Sandri) : C’est un peu un résidu de l’album After Nature. On a un peu abandonné les cordes qu’on avait utilisées sur le premier album au profit des synthés et les sons analogiques, on a pas mal évolué.

Le clavier, ça donne un rythme intemporel, vous avez le titre "Upper Hand" qui frappe pas loin du générique de Mac Gyver, vous parlez aussi d’influence remontant aux 60’s, sur une frise chronologique vous vous placeriez où ?

Sandri : C’est vrai qu’on a digéré les décennies et fait une espèce de mixture avec.

Alexandre Rouger : On a des influences très variées dans le temps.

Johan Dalla Barba : On est très 2014 dans l’idée. Il y a quasiment pas de nouveautés niveau style, puisque pas de grandes nouveautés niveau technique, il n'y a pas eu de vrai nouvel instrument depuis 10-15 ans. Du coup, on est assez dans l’air du temps, on ne fait que digérer ce qu’on aime et on le ressort à notre façon, cela reste très personnel. En tout cas, on ne peut pas s’affranchir de nos influences, tout a déjà était fait, à nous d’y rajouter notre sincérité.

Bon, du coup tu parles des influences, je voulais éviter cette question, mais quelles sont les influences de Cocktails ?

Johan Dalla Barba : Il y en a trop…

Alexandre Rouger : Tellement…

Ronan Queffeulou : Je pense que c’est XTC qu’on a le plus écouté pendant l’enregistrement.

Johan Dalla Barba : On est tous les 4 des gros fans de XTC.

Alexandre Rouger : En même temps, chez XTC il y a beaucoup d’influences de Beatles et des Beach Boys. On apprécie beaucoup Roxy Music aussi !

Johan Dalla Barba : Michel Delpech aussi, on écoutait Nostalgie dans la voiture ! (rire) On est tombé d’accord sur XTC et Roxy Music, après il y a plein de petits trucs qui viennent de nos parcours différents.

Et inversement, il y a eu quelque chose que vous avez pointé du doigt en vous disant : "ça jamais !" ?

Alexandre Rouger : Shaka Ponk ! (rire)

Cocktails, le titre s’est un peu imposé de lui-même, vous avez regardé l’origine du mot sur Wikipédia ?

Alexandre Rouger : Pour le nom, clairement ça explique bien ce qu’on a voulu faire.

Le groupe : Par contre, on ne connaît pas l’origine du mot.

Ça vient de la queue du paon en anglais Peacock tail ! C’est quoi votre cocktail de musique parfait ?

Alexandre Rouger : De l’amour !

Ronan Queffeulou : L’instinct !

Johan Dalla Barba : Moi je saoule les autres membres quoi qu’il arrive (rire), Notamment sur la prod du son. Je suis très attaché à l’idée de bonne restitution du son.

Alexandre Rouger : On travaille de façon assez naturelle, on n’est pas du genre à conceptualiser le son.

Johan Dalla Barba : On se permet vraiment tout.

Merci à vous.

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