Avec "Les Indomptées", Nathlie Bauer se livre à l'exercice littéraire classique de la "saga" en immergeant le lecteur dans la vie quotidienne de propriétaires terriens aveyronnais.
Elle y raconte, à l'aune de la petite et de la grande histoire, celle de la famille Randan, qui appartient à la bourgeoisie rurale, à travers le destin de trois femmes nées au début du 20ème siècle, leur destin individuel de femme mais également leur rôle essentiel dans le cadre de la conservation d'un patrimoine menacé à une époque où la propriété foncière se trouve au coeur de la hiérarchie sociale.
Par ailleurs, une double démarche régit cette double focale : celle mémorielle d'une biographie familiale, car il s'agit de la famille de l'auteure qui a souhaité narrer "l'histoire rêvée" de sa famille, et celle didactique pour aborder la condition féminine.
Ecrit par une historienne et traductrice reconvertie en littérature qui use du policé et didactique style universitaire, l'opus, de surcroît illustré de photographies d'époque "anonymes", le défaut de légende ne permettant pas de savoir s'il s'agit de photos d'album de famille ou de clichés tirés d'une banque d'images, manque de souffle romanesque et tend vers l'essai d'histoire rurale contemporaine.
Pour les inconditionnels du genre. |