Monologue dramatique d'après le roman éponyme de Octave Mirbeau conçu et mis en scène par Laura Kutika, dit par Pauline Menuet.
Fascinée par la figure de Célestine, le personnage central du roman "Le Journal d'une femme de chambre" de Octave Mirbeau, Pauline Menuet a conçu une transposition théâtrale qui évite l'écueil de la galerie de caricatures à la Daumier tout en s'affranchissant des passages historicisés les plus virulents.
Car ce roman pamphlétaire qui dénonce, plus que les turpitudes, les perversions et les crimes de la bourgeoisie du 19ème siècle et leur effet contaminateur sur le peuple résultant du brouillage des valeurs qu'ils entrainent, est particulièrement féroce.
En effet, elle a privilégié les épisodes qui concourent à l'élaboration d'un portrait positif, espiègle et volontaire, à la résonance contemporaine, d'une figure du personnel ancillaire.
Au demeurant, avec son joli minois, ses ongles rouges et sa petite robe noire, Pauline Menuet, également au jeu, incarne une Célestine plus proche des personnages de la série télévisée "Devious Maids" que de la domestique de la IIIème République.
La partition monogale est délivrée à l'adresse du public selon un dispositif frontal dont l'effet parfois laborieux lié au monolithisme d'une structure essentiellement narrative est ici écarté par l'inclusion de scènes dialoguées qui sont "jouées" et d'inattendus intermèdes avec des chansons d'époque.
Le spectacle, mis en scène conjointement avec Laura Kutika, répond au cahier des charges du parti-pris original et Pauline Menuet, toute jeune venue dans le métier, manifeste un potentiel à suivre et, ce qui ne nuit pas, de belles dispositions en termes de naturel et d'empathie. |