Before and after s’ouvre sur un "Tiny" de toute beauté, qui place d’entrée la barre très haute et donne le ton du disque. Omniprésent et central, le piano va ainsi tenir le rôle principal tout au long de l’album. Peu étonnant de la part de Simon Dalmais, claviériste de formation et dont la famille fait partie du paysage artistique français (avec sa sœur, la chanteuse Camille, ils ont terminé et publié en 2013, à titre posthume, l’album Traces / Places de leur père H. Bassam).
Chantés essentiellement en anglais, les titres sont des chansons haut de gamme, où la composition est primordiale, sans aucune place pour l’esbroufe ou le superflu. Auteur-compositeur, Simon Dalmais ne cherche pas à camoufler des inspirations flagrantes (Paul Mc Cartney, Elliot Smith entre autres) et nous invite dans un univers, mélancolique et classieux, qui contraste avec ceux, plus perturbés et singuliers, des artistes avec lesquels il a collaboré (sa sœur ou Sebastien Tellier).
Tout en élégance et méticulosité, Before and after offre un lot de chansons en apesanteur, suspendues, intemporelles. Des cordes viennent encore souligner la richesse de compositions déjà magistrales ("Somewhere I found you"). Simon Dalmais fait une véritable démonstration de son talent sur les cinq premiers titres qui semblent être patinés, déjà anciens, déjà des classiques. Un peu de facilité apparaît après l’interlude "Kamakura", avec deux morceaux plus délités et moins rigoureux. Mais dès "Listen", l’album retrouve son chemin lumineux vers les sommets. Le titre final, "After", plus atmosphérique est très proche d’une musique de film, un exercice qui semble parfaitement convenir à cet artiste.
En 2011, Simon Dalmais avait publié un premier essai intitulé The songs remain. Cette formule est toujours d’actualité. Oui, à n’en pas douter, les chansons de Before and after resteront sur nos platines et dans nos mémoires.
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