Découverte avec le titre "Don't Wait", judicieux cocktail de soul, de R'n'B et d'électro, la nouvelle jeune pousse issue du Nord se ménage une belle place dans un jardin déjà bien prolifique. Apostrophant les oreilles avec un style éclectique électrisant et une voix aux sonorités polymorphes, Jacqueline Cummings de son vrai nom, s'impose en douceur avec son premier album.
Il faut dire que cette jeune américano-suédoise et son style caméléon réussissent à conjuguer un set d'influences aux variations vertigineuses. Ainsi, Hey Hey et son titre engageant, se permettent des grands écarts et des mouvements périlleux.
D'abord, entre un chant aux accents moelleux et un rap dynamique comme nous l'introduisait le titre "Don't Wait". Une diphtongue dans les styles qui n'est pas sans rappeler une artiste telle que Missy Elliott, d'autant plus que le pont de ce même single - et son autotune - sonnera comme une divagation toute droit sortie de la psyché d'un Timbaland. Pourtant, loin de s'arrêter à ce seul terrain de jeu, Mapei étend nonchalamment son territoire vers une pop aux contours francs. Comprendre que l'opus ne se contente pas d'évoquer un R'n'B modernisé, mais s'échine plutôt à rebondir d'un style à l'autre. Bien trop joueuse pour se limiter, Mapei varie les plaisirs d'un titre à l'autre avec l'habileté d'un prestidigitateur.
De fait, d'une piste à une autre à la façon d’un mannequin lors d'un défilé, l'artiste change d'accoutrement, mais colle avec style à chaque nouvelle production. Chanteuse pop enflammée sur "Change", voix légère accompagnée de rythmes rappelant les traditions rythmiques du Burundi, Mapei change de casquette avec une facilité presque révoltante. Mais Hey Hey ne se départira jamais de son identité clairement urbaine. Que ce soit avec les sophistiqués "Believe" ou "Second to None" ou encore avec le très jazzy "As 1", ce premier opus s'impose comme une proposition audacieuse (et plus qu'acceptable) au R'n'B contemporain saturé d'électronique.
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