A première vue, ce 88 Tones Of Black and White n’a rien de spécialement extraordinaire. Une formule en trio (piano / basse / batterie), des reprises de standards ("A Night In Tunisia", "Round Midnight" ou encore "Giant Steps") et de grands jazzmen (Petrucciani, Coltrane, Chucho Valdes, Thelonius Monk), enfin un univers se partageant entre jazz classique et latin jazz (Punto Cubano). A première vue seulement.
Déjà, ce disque est la première sortie du label Sennheiser Média, filiale du fabriquant Allemand de matériel audio phonique Sennheiser Electronics et qui sortira également bientôt les disques de Tobias Preisig (gypsy jazz), de Wang Bing Bing (musique classique), de The Polymorph Extra (jazz cinématique), de Greg Armano ou d’Osaka Monaurail (soul/funk). L’enregistrement est donc de grande qualité, avec une très belle clarté sonore.
Ensuite, ce trio qui est composé de jeunes musiciens chinois et emmené par le (très très jeune : 14 ans) pianiste A Bu. Alors bien sûr tout cela est assez académique, pas très fantasque et un peu frais. Ca tape parfois esthétiquement à côté : Bach n°15 et son mélange avec The Eagles ou Punto Cubano et l’on regrette que le pianiste ne s’inspire pas plus de la musique orientale. Mais à l’instar de ses compatriotes pianistes classiques Yuja Wang, Mu Ye Wu ou encore Lang Lang, A Bu possède une technique incroyable (surtout pour son âge). Une technique qui n’est presque jamais trop démonstrative.
Il n’empêche que ce 88 Tones Of Black and White, premier disque de ce pianiste chinois encensé par Chick Coréa, marque sûrement les débuts d’une belle et longue carrière.
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