Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Dans la République du bonheur
Théâtre National de Chaillot  (Paris)  novembre 2014

Comédie dramatique de Martin Crimp, mise en scène de Élise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo, avec Katell Daunis, Claude Degliame, Marcial Di Fonzo Bo, Kathleen Dol, Frédérique Loliée, Pierre Maillet, Jean-François Perrier, Julie Teuf et les musiciens Étienne Bonhomme, Baptiste Germser et Antoine Kogut.

Le collectif d'acteurs du Théâtre des Lucioles procède à la création en France de "Dans la République du bonheur", dernier opus en date du dramaturge anglais Martin Crimp qui dégoupille sa grenade plumitive pour pulvériser les recettes du bonheur mitonnées par la société néo-libérale du 21ème siècle qui doit être celui du bonheur grâce à Saint Capitalisme.

Dans une filiation conceptuelle avec leur précédent travail sur "L’Héptalogie d'Hieronymus Bosch" de l'auteur argentin Rafael Spregelburd, dont "La estupidez" et "La paranoïa", les co-metteurs en scène Elise Vigier et Marcial Di Fonzo Bo ont concocté dans le registre de l'exubérance grotesque et burlesque, avec la complicité dramaturgique de Leslie Kaplan, un patchwork performatif pop-rock.

Ce qui sied à la partition qui, si elle reprend un des postulats crimpiens qui tient à la subversion d'une situation classique du théâtre de boulevard, en l'espèce celle du repas de famille, et le dynamitage de l'illusion théâtrale, se décline en trois "actes" aussi hétéroclites qu'hétérogènes visant à signifier successivement la destruction de la famille, à dénoncer la vacuité de l'existentialisme pervers véhiculé par les cinq libertés essentielles de l’individu et à esquisser un scénario du bonheur.

Alors que Noël est traditionnellement placé sous l'égide de la trêve des confiseurs et la sérénité des coeurs contaminés par la grâce de la Nativité, les prises de bec ponctuent le repas festif de la famille de Crimp.

La mère femme au foyer-serpillière (Frédérique Loliée) s'épuise et prend sur elle pour maintenir un semblant de cohésion familiale entre un mari atteint d'une opportune surdité précoce (Pierre Maillet) qui lui permet de décrocher, deux filles qui se jalousent (Katell Daunis et Katleen Dol), une grand-mère cynique et obséquieuse (Claude Degliame) et un grand-père adepte de l'onanisme pornographique (Jean-François Perrier).

Ne manque que l'oncle Bob (Marcial Di Fonzo Bo) qui déboule sans être invité pour leur servir en guise dessert les quatre vérités plutôt salées de son épouse Madeleine, une forte maîtresse femme (Julie Teuf).

C'est caustique et drôle, bien servi par les comédiens dans un décor vintage seventies avec salle à manger Regency, mais peu novateur. Ca sent un peu le réchauffé comme les restes de dinde servis en hachis parmentier du lendemain de fête.

Le décor démantibulé laisse place à un plateau vide avec le désormais récurrent miroir en fond de scène pour réfléchir le public et lui signifier que c'est de lui dont il s'agit, et à l'installation d'une formation rock, celle de Etienne Bonhomme, crédité de l'habillage musical, qui, avec ses acolytes Baptiste Germser et Antoine Kogut, va intervenir en live au cours de tableaux performatifs illustrant les recettes du bonheur que sont les injonctions d'un nouveau genre qui se révèlent aussi illusoires que paradoxales en ce qu'elles ne peuvent concilier l'aspiration à l'unicité de l'ego et le rassurant mimétisme identitaire.

Cette seconde partie, essentiellement compilatoire, reprend simplement les antiennes véhiculés par les médias et évoque une présentation "power point" d'un stage de développement personnel et d'accomplissement de soi mais la troupe dispense une belle énergie pour nourrir ces commandements du bonheur répétés à l'infini par une brochette de clones lobotomisés.

Et les metteurs en scène ont judicieusement joué la carte de la rupture de ton notamment avec la réjouissante parodie bowienienne de Pierre Maillet pour illustrer la "liberté d'écrire le scénario de ma vie" et les magistraux trémolos vocaux de Claude Degliame en charge de la "liberté de faire l’expérience d’un horrible trauma".

In fine, pour ce qui pourrait être un épilogue, le couple de trublions Bob (Marcial Di Fonzo Bo en "chien" pathétique) - Madeleine (Julie Teuf en pétulante "salope") reprend du service pour une déclinaison sans surprise du bonheur sous forme d'un couple névrotique.

Le Théâtre des Lucioles, sans toutefois se renouveler, imprime sa patte sur une réjouissante proposition qui parvient à négocier le caractère décevant de la partition peu subversive de Martin Crimp.

 

 

MM         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=