En quelques années, Hookworms s’est imposé avec une étrange poésie et une identité sonique à cheval entre le noise et le rock psychédélique. Porteur d’une imagerie échevelée, presque hantée, derrière un pseudo proprement horrifiant, les cinq inconnus du groupe dissimulent une âme de romantique. En tournée promotionnelle pour leur second album The Hum, MJ voix et compositeur du groupe, est venu éclairé nos lanternes.
Depuis votre premier album, vous avez été labellisé sous plusieurs appellations, tel que "Psyché" ou "Noise", cela ne te semble-t-il pas un peu réducteur ?
MJ : Je pense que l’on n’est pas réellement un groupe "Psyché" mais ces dernières années, il y a eu une émergence de groupes se réclamant de cette engeance et c’est plus facile pour beaucoup de nous catégoriser dans cette même mouvance. Alors qu’on se considère plutôt Noise Rocks, par contre on ne rejette pas du tout nos influences, certaines furètent clairement du côté de la musique psyché.
A bien des égards, votre son revêt un caractère "aventureux", par exemple, la plupart de vos titres dépassent facilement les 4/5 minutes, à quoi cela est-il dû ?
MJ : On n’y réfléchit pas beaucoup, mais on s’imagine mal produire des titres se répétant sur 3 minutes. Un titre demande plus de temps pour s’exprimer complètement. Mais nous avons eu l’occasion de travailler sur des titres aux formats plus courts, ce qui nous a prouvé que l’on était clairement capable de produire des titres plus pop.
Avec votre facilité à créer un univers avec vos titres, avez-vous déjà imaginé pouvoir produire des bandes originales pour film ou même pour un accompagnement commercial ?
MJ : J’adorais pouvoir faire ça. J’aime créer des espaces, quelque chose qui ne soit pas forcément générique. On en a déjà parlé au sein du groupe, on aimerait essayer d’aller plus loin qu’un sempiternel album de rock.
On a utilisé l’adjectif "aventureux" plus tôt, il s’applique aussi très bien à certains de vos clips qui sont proprement hallucinants. Votre premier LP intitulé Pearl Mystic tout comme sa pochette sous-entendent que le mystique est une notion importante pour vous.
MJ : Nos artworks sont créés par un membre du groupe, il y a donc forcément une forte connexion entre les deux. Dans certains, les visuels sont en place avant même l’écriture d’un titre. Notre existence visuelle est très importante !
Si vos visuels utilisent des tons pastels et des traits très vivants, certains de tes lyrics sont assez tristes…
MJ : Je me suis rendu compte de cela après coup. C’est très personnel et même si on est un groupe de 5 personnes, ce sont principalement mes sentiments et mes paroles, du moins pour le premier album. Pour The Hum, même si les paroles sont écrites par moi, on a vraiment essayé d’en faire une œuvre créée par 5 personnes. J’y suis d’ailleurs beaucoup plus léger et heureux que sur Pearl Mystic qui est sorti il y a plus de 3 ans maintenant.
Le processus d’écriture a donc évolué entre les deux albums ?
MJ : Oui, pour le premier album, on l’a fait en se disant que de toute façon, personne ne l’écouterait sans même parler de l’apprécierait. Tout fut créé en studio puis il a fallu essayer de les adapter pour la scène. Pour le second, on a mis l’accent sur la capacité de pouvoir le jouer du début à la fin sur scène. Cela a drastiquement impacté notre façon d’écrire ! Plus que jamais, Hookworms se définit comme un groupe, pas seulement sur scène, mais aussi dans les aspects de la production, ça a été très enrichissant.
Dans Pearl Mystic, tu traites pas mal de dépression, quels sont les thèmes de prédilection de The Hum ?
MJ : Encore la dépression. (rire) Par exemple, le single "On Leaving" traite d’un ami en pleine dépression et du regard extérieur que l’on porte sur cela. Pour avoir été moi-même en dépression par le passé, cela m’a permis de porter un véritable regard omniscient sur le sujet.
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