Située en périphérie rennaise, propice aux ambiances intimistes (les Tindersticks y ont joué un peu plus tôt cette année), la salle du Carré est l'endroit idéal pour cette fin de tournée "acoustique" des Girls In Hawaii.
Comme l'expliquait Brice Vancauwenberghe dans une interview quelques heures avant le concert, cette fin de tournée "hors tension" est une manière de casser une certaine routine, d'explorer d'autres horizons mais surtout de faire plaisir aux fans. Revisiter son répertoire, c'est assez courant. MTV l'a longtemps proposé au cours des années 90 en popularisant ses sessions "Unplugged".
Plus qu'un simple passage de l'électricité aux ambiances intimistes, on a pu constater ce soir que les belges ont dû complètement bousculer leur répertoire. Comme le rappelait Brice Vancauwenberghe, cette tournée est partie d'une série de concerts donnés à Louvain-La-Neuve où l'on retrouve les morceaux de Hello Strange, sorti un peu par surprise il y a une semaine. Brice ajoutait que ce petit exercice imposé a chamboulé toutes ces années d'automatismes minutieusement mis en place. Il a fallu mettre tout à plat, repenser chaque morceau.
Ce soir, sur scène, le résultat est juste magnifique. Les six musiciens alternent les instruments au fil du concert. Aux traditionnelles guitares se sont ajoutés des claviers, des vibraphones et diverses percussussions. C'est un incessant ballet. Tous les trois morceaux, Antoine Wielmans et Lionel Vancauwenberghe s'addressent au public. On se chambre gentiment entre membres du groupe dans une ambiance bon enfant. On sent, malgré les épreuves passées, une certaine forme d'apaisement. Les Girls in Hawaii ont gardé ce qu'ils craignaient de perdre : la cohésion du groupe. Les morceaux se succèdent et l'on re-découvre les nouvelles moutures de "The Spring", "Mallory's Height", "Couples On TV", "Bees and Butterflies". "Comme tous les soirs on va faire une reprise", annonce Antoine Wielmans. "Hier c'était en "Rouge et Noir" de Jeanne Mas, mais ce soir c'est Neil Young".
Au-delà de l'impression d'impeccable maîtrise des six musiciens, on ne peut que se rejouir des immenses perspectives qui s'ouvrent au groupe pour la suite de leur discographie.
A noter l'impeccable première partie Blondy Brownie, trio pop bruxellois qui compte en son sein une ex musicienne de Melon Galia, excellent groupe belge du début de la décennie qui s'était fendu d'un album impeccable.
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