C’est un peu cliché de dire ça, mais Sugar & Tiger, c’est un peu la Belle et la Bête. L’énervé et électrisant Didier Wampas contant fleurette à la douce et tendre (et blonde) Florence Vicha. Ou un déterré romantique Monsieur Jack qui en pince pour Blanche-Minette.
Ensemble, ils forment Sugar & Tiger. Parce que Sieur Wampas a la bougeotte. Il est loin le temps où il menait son troupeau de meule en abattoir, s’accordant une punk-break entre deux traites, tout en rêvant du portefeuille de Manu Chao. Après moult concerts et une formation Wampas & Bikini Machine, il se triplise le cœur, sous le charme de Sugar-Florence.
La légende raconte (le dossier de presse en fait) qu’au tout début, Sugar chante "Qui Saura" du ténébreux Mike Brant que les deux intéressés aiment. Que les fils de Tiger en personne s’en mêlent. Même Jean-Mi (des Wampas) s’y associe. Florence écrit les textes, les gars jouent. Les concerts s’enchaînent. Enfin le CD : Télévisage.
Non, ce mot n’existe pas. Télévisage n’est pas dans le dictionnaire. Et alors ? Jimmy est bien un criquet parlant, non ? Alors tout est possible. Même la naissance de la petite sœur de Dolly, ou de son clone ? Déchirant, énervé et féminin.
En musique, ça donne de puissants riffs agités, des guitares décoiffantes et des musiciens sautillants, des rythmes saturés en testostérone, certainement un peu de bière et de la sueur (encore un cliché, oui). Ajoutez une touche de féminisme, une jolie voix, douce et puissante, jamais écorchée (ça ferait un peu too much en effet), et toujours juste. Ça donne Sugar & Tiger.
Qui a inventé Pink n’roll ? Ce n’est pas parce qu’on est une fille qu’on aime forcément le rose ! (Enfin si, peut-être, et la dentelle, et le blush, et les fleurs, et les bijoux… Foutus clichés). Les prétendus connaisseurs métalleux flaireront la piste d’un rowling gras et crasseux, mais n’aboutiront jamais. N’en déplaisent aux aficionados de la punk attitude.
Sugar & Tiger est moderne. Il mêle la rudesse des guitares poussées à bout à un peu de douceur (ce qui le rend nettement plus écoutable, et plus facile à chanter en évitant une tendinite de la bronchiole, suivie d’une inflammation des cordes vocales). Je me suis laissé dire que les paroles n’avaient pas tellement d’importance dans la musique agitée. Mais je tiens tout de même à dire que l’amour tient une bonne place dans les textes : la séparation, le manque, l’envie, la solitude… y tout y tout.
Pas engagé, librement divertissant, défoulatoire, sensible, à consommer sans modération, Sugar & Tiger est meilleur qu’une séance de Yoga, il vous poussera à finir ce tour de piste à grands coups de riffs dans les oreilles, à sauter des marches et à bouger-point-com.
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