Le début de cet album commence par une fin, la fin de la collaboration de Joseph d’Anvers avec sa maison de disque. De là à nous faire croire que c’était d’un commun accord, il y avait forcément l’un qui était plus d’accord que l’autre. Nous ne montrerons personne du doigt. C’est la crise comme ils disent, elle a bon dos, mais ce ne sont pas eux qui manquent de gâteaux.
Bref, les amitiés du "show business" ne sont pas aussi intéressées qu’on le prétend, puisque Miossec et Dominique A ont spontanément proposé à Joseph d’Anvers de travailler avec lui sur son prochain album. De textes en compositions plus tard, Joseph est prêt à rentrer en studio. Reste à trouver de la pécule pour produire l’album comme il le mérite : un petit tour sur un site de crowdfunding et 24 heures plus tard, il a tout ce qu’il faut pour accoucher Les Matins Blancs.
"Les matins blancs sonnent comme un nouveau départ, une promesse de lendemain qui chante". Voilà. Les Matins Blancs sont la lueur qui nous aveugle après une longue nuit. Au début, ça pique un peu les yeux, et puis ça redonne de l’espoir.
Et l’album est l’amour chanté sous toutes ses formes. Des déclarations, des amours voilés, des je t’aime par-ci par-là, des petits surnoms tous mignons, des petits-déjeuners au lit et des fleurs qui ne fanent jamais.
Tel Ronsard vantant la jeune beauté qui se fanera un jour, Joseph d’Anvers vante l’éphémère de la jeunesse : "cette belle jeunesse ne durera pas, cette belle jeunesse embrasse-la" ("Petite"), et le carpe diem des jeux amoureux : "aventure-moi dans des jeux interdits, demain n’existe pas" ("Surexposé").
Qui chante l’amour, chante également le désamour : "et toi tu rêves d’ailleurs, d’une vie un peu meilleure, et tu vois comme on pleure et tu aimes presque ça, ces instants sans retour" ("Les jours incandescents") ; "Le temps est interminable et la terre frémit maintenant, ma sœur, mon amie, mon tourment, la terre a des frémissements" ("Avant les adieux") ; "Je vole des heures à la nuit, passent les jours vient la vie, où sont les mots d’amour, où sommes-nous maintenant, balayés par le vent ?" ("Mon ange").
Sur cet album, Joseph d’Anvers a voulu grandir de ses expériences scéniques, en lieu et place du timbre grave et implacable de ses précédents albums, il se lance dans le chant "à gorge déployée", ce qui semble vouloir illustrer cette manière d’éclaircir le timbre, pour aller vers une voix plus haute, plus claire, moins murmurée, un peu comme on garderait la tête haute après un rude combat.
Des guitares, des balades au bord de l’eau et des petits matins froids, de la pop à la française, de la poésie d’homme à femme, un album raffiné et épuré, porté par un Joseph d’Anvers au meilleur de sa forme.
De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.