Comédie de Jocelyn Flipo, mise en scène de Jocelyn Flipo et Léon Vitale, avec Mathieu Coniglio, Thomas Jacob et Yohan Genin.
Avec "Sans Valentin", Jocelyn Flipo signe une comédie romantique atypique tant au fond qu'en la forme en ce qu'il s'affranchit de certains de ses codes balisés, pratique un original mélange des genres et décline principalement les thématiques de l'éducation sentimentale et de l'épreuve fondatrice.
Et la pièce, au demeurant plus cinétique que théâtrale, revêt le caractère d'un récit rétrospectif ponctué de scènes dialoguées dispensées à la manière du flash-back. Par ailleurs, le dénouement étant désamorcé, il en insère un second, surprenant et inattendu, par le procédé de la mise en abime.
Galeriste et peintre refoulé, Romain, trentenaire introverti, irrésolu et solitaire, se brûle le coeur au charme et à la beauté juvénile de Valentin, un feu follet qui traverse la vie et le lit de ses amants d'une nuit avec l'insouciance et l'inconstance de ses 20 ans, qui rêve de devenir peintre.
Pourra-t-il se résoudre à n'être qu'un pygmalion et parviendra-t-il, avec l'aide de son meilleur ami aussi borderline que de bon conseil, entrer dans la maturité sexuelle et affective ?
Jocelyn Filipo et Léon Vitale cosignent une mise en scène qui s'arc-boute sur les intermèdes musicaux et le contrepoint comique du troisième homme pour impulser du rythme à cette partition composite mais néanmoins fondamentalement intimiste, qui ressortit au monologue illustré.
Thomas Jacob a le physique de l'emploi pour le rôle de Valentin et Yohan Genin manifeste un beau tempérament comique. Et mention spéciale à Mathieu Coniglio qui campe de manière juste et crédible un personnage d'anti-héros à la Droopy naviguant entre humour, dérision et émotion qu'il rend attachant. |