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Interview  (Par mail)  février 2015

Une fois n'est pas coutume, c'est de Hongrie que nous arrive un groupe de rock énergique et sauvage, loin des standards et clichés anglo-saxons. Pilier de la scène underground locale depuis une dizaine d’années, les Psycho Mutants se sont forgés une solide réputation grâce notamment à leur charismatique leader et à des prestations scéniques remarquées. L’intégration d’instruments folkloriques n’enlève rien à l’énergie brute des morceaux, entre Nick Cave et une BO de Tarantino. C'est à l'occasion de la sortie de leur troisième album, Baby Burn, et avant une tournée française au printemps que les Psycho Mutants ont accepté de répondre à quelques questions.

Comment décrivez-vous le groupe et votre musique ? Comment donner envie au public de vous écouter et de vous voir sur scène ?

On a toujours eu du mal à mettre des mots sur notre musique. Lors d'une tournée commune avec Messer Chups, c'est ZombieGirl qui a assez bien décrit le style du groupe : Sexy Balkan Voodoobilly, bien que le "balkan" nous ait toujours un peu dérangé car notre musique n'a pas grand chose à voir avec celle des Balkans malgré nos origines (géographiques). On a tout lu et entendu dans la presse, Dark Country, Western Circus, World'n'roll... En gros, on fait du rock'n'roll, avec peut-être un peu plus de couleurs qu'un groupe de rock traditionnel. Il y a un côté western indéniable, qui est venu comme ça on ne sait pas d'où. Après ne nous étant jamais enfermés dans un style, nos morceaux continuent de naître de boeufs, et sont donc très différents les uns des autres. Il y en a qui sonnent plus surf, d'autres country, d'autres plus trash, il y a des valses, du tango, des sonorités mexicaines aussi... C'est avant tout sur scène que ça se passe en tout cas, il arrive d'ailleurs que des morceaux naissent sur scène, si l'un d'entre nous pète une corde par exemple et qu'il faut combler un trou, c'est impro !

Quelle est votre place au sein de la scène musicale hongroise ?

On est loin d'être des stars mais on a un statut de groupe culte et surtout d'un bon groupe de scène. On a un public fidèle, on a inscrit notre nom dans l'underground hongrois, les gens nous respectent aussi pour ne jamais avoir vendu notre âme au diable, ne jamais avoir composé de titres en hongrois pour passer plus facilement à la radio par exemple, comme certains managers et producteurs nous l'ont conseillé à une époque, on est toujours restés fidèles à nos idées.

Pouvez-vous présenter ce troisième album, Baby Burn ? Quelle est l’évolution par rapport aux albums précédents ?

À l'instar des albums précédents, c'est un album très éclectique, il y en a pour tous les goûts. Mais l'album est mieux construit, il y a un début et une fin, c'est aussi la première fois qu'entre l'enregistrement et le mix on a laissé reposer, fait appel à des oreilles extérieures. Et puis le chant et les dernières retouches ont été faites dans notre salle de répétition, où l'on se sent beaucoup plus "à la maison" qu'en studio.

Vous avez recouru au crowdfunding pour cet album ; est-ce désormais une solution incontournable pour publier un album ?

C'est la première fois qu'on y a eu recours, mais honnêtement on n'avait pas tellement de choix, on court toujours après les sous. Le peu qu'on gagne, on le réinvestit, mais ce n'est jamais assez. Après je ne pense pas qu'on peut refaire le coup à chaque album.

Comment procédez-vous pour la composition des morceaux ? Est-ce un exercice collectif ?

C'est tout à fait collectif, bien que nous sommes trois à ramener régulièrement des thèmes trouvés à la maison. Tout le monde se colle sur ces thèmes, et ça donne généralement quelque chose de complètement différent de ce qu'on avait imaginé à la base. D'autres morceaux naissent de jams tout simplement. Même les textes sont écrits collectivement.

Comment se décident les choses pour le groupe ?

Pareil, ensemble. Il n'y a pas une décision qu'on aurait prise sans que l'un d'entre nous soit d'accord. Il y a un grand respect de chacun envers l'autre. Si on se fait inviter sur un plateau TV et que l'un d'entre nous ne le sent pas, on ne le fait pas, tant pis pour les retombées éventuelles. Les décisions se prennent à six, sans l'intervention d'un manager extérieur. Le manager, c'est nous. Cela a ses inconvénients, mais ça aussi ses bienfaits.

D’où vient l’idée d’incorporer des instruments "traditionnels" (accordéon, trompette, banjo) dans votre musique ?

Dans le tout premier line-up, il y avait un violon. Cela n'a pas duré longtemps, car le violoniste a dû repartir aux États-Unis dont il était originaire. Puis je l'ai remplacé à l'accordéon sans en avoir vraiment jamais joué. C'est une histoire d'amitié avant-tout, on était super potes avec Zoltan et il voulait absolument me faire intégrer le groupe. Si j'avais été flutiste, je pense qu'on aurait essayé aussi. Et puis finalement l'accordéon mal joué donnait une couleur intéressante au son du groupe, même s'il est présent aujourd'hui dans de moins en moins de morceaux. La trompette, c'était un featuring sur notre première démo, et puis de fil en aiguille on a composé de plus en plus de morceaux qui laissaient la place à une trompette, aussi bien dans des morceaux mexicanisants que sur des balades. Le banjo et le reste, c'est principalement des expérimentations en studio, mais on n'exclut pas de ramener un banjo ou une mandoline sur scène aussi.

On cite souvent Nick Cave pour décrire votre musique ; cette référence vous gène ? Quelles sont les influences que vous revendiquez ?

On ne va pas se mentir : c'est plutôt flatteur. Mais si la voix de Zoltan a quelque chose qui s'en rapproche, je pense que le son du groupe n'a pas grand chose à voir avec celui des Bad Seeds. Mais il est vrai que les premiers concerts, qui étaient des épopées psychédéliques, n'étaient pas sans faire penser à The Birthday Party. C'est peut-être aussi pour ça que le nom de Nick Cave est revenu au départ. La scène australienne en général a beaucoup inspiré Zoltan, et donc indirectement le groupe, entre autres : Beats of Bourbon, Crime and The City Solution, Once Upon a Time, Hugo Race, Mick Harvey. Nous sommes de gros consommateurs de musique, et il y a quelques groupes dont nous sommes unanimement fans : 16 Horsepower, Gallon Drunk, Jack The Ripper, Tindersticks, les premiers Calexico, les premiers Firewater. Ces groupes nous inspirent, mais n'influencent pas tant que ça notre musique, qui est différente de tous ces groupes-là.

Après plus de 10 ans d’activité, qu’est-ce qui vous motive à continuer ?

On est des potes avant tout. Notre amitié s'exprime entre autres et avant tout par la musique, donc tant qu'on est vivants et qu'on s'aime bien on continuera à se voir pour boire des coups ensemble, et tant qu'à faire on continuera à faire de la musique, au moins dans une salle de répèt. Après si on nous invite à faire des concerts, on continuera d'y aller. On aime trop la scène pour s'en éloigner pour l'instant.

Pouvez-vous décrire à quoi ressemble un concert de Psycho Mutants ? Que représentent la scène et les tournées ?

On a tous un boulot à côté de la musique, et on n'a pas tous un boulot dont on est passionnés, du coup la scène c'est là où on lâche tout, c'est notre thérapie, le moment où on crache tout ce qu'on n'a pas pu cracher dans la semaine et qu'on n'a pas osé dire à nos patrons. Zoltan a un gros charisme, c'est un peu notre gourou. Lui est plutôt imprévisible, il y a des moments où il part et il faut qu'on le suive, sans trop savoir où il nous embarque. C'est un vrai frontman. Mais le reste du groupe aussi est dans son élément sur scène, après 2-3 morceaux tout le monde oublie qu'il est sur scène, chacun part dans son trip pour redescendre avant la fin du concert. Beaucoup trouvent notre nom bizarre, mais le comprennent mieux après nous avoir vus en live.

Quelle est la pire critique entendue vous concernant ? Accordez-vous de l’importance aux critiques, à l’accueil du public ?

Je ne me souviens pas de critique qui nous aurait vexés, généralement c'est positif, surtout quand ce sont des journalistes qui nous ont vu sur scène. Les chroniques d'albums n'ont pas toutes été positives, mais avec du recul on l'accepte, car on a toujours galéré pour rendre en studio ce qui se passait sur scène. Mais le dernier album est mieux réussi de ce côté-là, mieux produit. Les critiques on les lit oui, on les écoute, ça nous fait avancer, après notre baromètre c'est le public. S'il est là, avec nous, on répond présent. Même s'il y a trois personnes dans le public comme ça nous est arrivé une fois, on n'économise pas notre énergie.

Est-ce que l’image du groupe (pochette, photo, scénographie) est importante pour vous ?

Bien sûr, on essaie de faire en sorte que le design donne envie aux gens de nous voir en concert ou écouter nos albums.

Pour la scénographie, on fait l'effort de bien s'habiller, d'enfiler une chemise, parce qu'on considère que si quelqu'un paie un billet d'entrée, on se doit de ne pas aller sur scène en tongues. Notre chanteur est aussi branché santiags en croco, mais ça ne va pas à tout le monde, il faut avoir les rouflaquettes qui vont avec !

Quels sont vos projets ? Que peut-on vous souhaiter pour 2015 ?

On attend beaucoup de la sortie de notre dernier album en France, sans se faire non plus de grosses illusions, sans faire de plans sur la comète.

On a tourné plusieurs fois en France, mais on se dit qu'avec un label, un tourneur et toute une équipe derrière nous, ce serait bien si ça posait des bases plus solides.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album Baby Burn de Psycho Mutants

En savoir plus :
Le site officiel de Psycho Mutants
Le Soundcloud de Psycho Mutants
Le Myspace de Psycho Mutants
Le Facebook de Psycho Mutants


Marc Ferrero         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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