Le matin du Pélican
(L'atelier du Pélican / Musicast) janvier 2015
Ça commence par un souffle de vent, comme la note bleue qu’on peut entendre dans les coquillages, dans les verres à pied aussi (et ceux qui n’ont pas de pied également), puis une guitare acoustique, et une voix féminine teintée d’un léger accent (suédois) : Eskelina sur son nouvel album Le matin du Pélican.
Nous ne nous attarderons pas sur ses origines, puisqu’avec cet accent, elle a forcément grandi dans un coin ou un autre de Suède (le sud-est, si ça vous dit quelque chose). La légende raconte qu’Eskelina a très tôt enfourché les guitares de son père pour rejouer les chansons folk US durant les longues et froides nuits d’hiver.
De corde en corde, elle fonde vite son premier groupe, écrit ses chansons, mais dans le métier, si tonton n’est pas flingueur, peu de chance de faire partie des élus. Quoique… Après une période de désillusion, où elle a failli se résigner à remettre ses talons seyants si bien à sa silhouette nordique et à "faire des concessions", elle empaquette ses rêves et file en France. Pourquoi notre vieille Gaule ? Parce que la langue de Molière est la plus belle de toute, enfin !
Elle se retrouve à Sarlat, vivant de musique et d’eau fraîche (à aller puiser au fond du jardin), vivotant de concerts en plein air et de chansons aux quatre vents. La belle vie. Les festivals. Les rencontres. Christophe Bastien (guitariste de Debout Sur le Zinc) et Florent Vintrigner (La Rue Ketanou). Ils écrivent pour elle. Muse, élève, partenaire. Le trio occupe tour à tour chaque place.
Eskelina part sur les routes éprouver ses titres. La belle vie. Primée dans des festivals. Enregistrement studio. Le matin du Pélican est né. Jazzy, folk, pop et dansant, léger et frais comme une citronnade en plein cagnard. Un délice.
Eskelina chante l’aventure : "j’ai l’âme si légère, je suis libre comme l’air" ("La valise rose"). Elle est mutine : "En amour, je n’ai pas spécialement de stéréotype mais si on me donne le choix, mon type de mâle, c’est l’homme à poil, avec un petit tatouage là ou là, un homme au poil fini toujours à poil, on pensera ce qu’on voudra, les goûts et les couleurs ça ne se discute pas" ("Les hommes à poil"). Mais elle reste mélancolique dans l’âme ("Je reviens") : "je reviens, au pays, je reviens, à la maison, je reviens, mes amis, le temps a passé tellement vite, vous savez depuis le jour de mon départ, rien n’a bougé, j’ai dû changer, c’est troublant".
Elle n’a pas écrit ses textes elle-même non, mais c’est tout comme. Le matin du Pélican exprime la poursuite de ses rêves, et l’ultime bonheur de les toucher du doigt. Eskelina chante les lendemains qui chantent, les levers de soleils, le chemin pour aller plus haut, l’espoir et l’amour de tout ce qui est beau. Parce que la vie n’est pas si nulle dans ses chansons. Mais qu’est-ce que c’est que ce matin du Pélican ?
Bien heureux soient les enfants en vacances, pour les autres il y a quand même de quoi se divertir encore cette semaine avec notre sélection culturelle. Et toujours Le replay de la MAG#91 disponible en attendant la #92 le 8/11...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.