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puce La bête dans la jungle - La maladie de la mort
Théâtre de la Colline  (Paris)  février 2015

Comédie dramatique d'après la nouvelle éponyme de Henry James adaptée par Marguerite Duras, mise en scène de Célie Pauthe, avec John Arnold, Valérie Dréville et Mélodie Richard.

Célie Pauthe a réuni deux opus littéraires - "La bête dans la jungle" de Henry James et "La maladie de la mort" de Marguerite Duras qu'elle présente sur scène non pas en diptyque mais comme les deux actes d'une même partition en raison de leur l'intertextualité et de leur identité thématique.

Entreprise difficile et hardie en raison des textes originaux - une nouvelle et un roman non dialogué – qui n'étaient pas destinés à la scène, de la transposition complexe de leur écriture - l'elliptique ressassement jamesiens et les durassiennes voix "mentales" - et de la pertinence de leur appariement.

Pour le spectateur qui, sans être un fin exégète des textes précités, ne verse ni dans la louange béate ni dans la critique stérile, cette proposition suscite nombre de réflexions voire de discussions, d'autant qu'elle se combine avec la radicalité des parti-pris de mise en scène, au demeurant très tenue.

En premier lieu, celui de la désincarnation, avec une scénographie glaçante de Marie La Rocca, une enfilade de pièces vides aux lambris gris d'une demeure ancestrale à peine éclairées par les lumières polaires de Sébastien Michaud, métaphore du paysage mental et non lieu de vie, dans laquelle de fantomatiques silhouettes se meuvent au ralenti.

La parole s'y distille selon un tempo bergmanien, extrêmement lent, qui, s'il permet ponctuellement d'instaurer une atmosphère glaçante, en l'espèce, tenu en continu conduit à une anesthésie de l'attention.

Par ailleurs, toute réalité psychologique est écartée du fait du timbre de voix de petite fille avec lequel s'expriment les interprètes féminines, Valérie Dréville et Mélodie Richard.

Au coeur des deux partitions, un homme, campé par John Arnold, et deux déclinaisons de l'homosexualité. Elle est réprimée sinon refoulée chez Henry James car condamnée par la société victorienne, avec pour corollaire une hétérosexualité considérée comme dangereuse, ce qui lui interdit toute engagement affectif "affiché" par peur de la fameuse bête, interdiction pétrifiante dans laquelle il entraîne la femme qui l'aime et qui accepte de nouer avec lui une relation platonique.

Chez Marguerite Duras, la femme amoureuse condamne l'homosexualité de l'homme aimé, orientation sexuelle considérée comme une maladie, une impossibilité d'aimer équivalente à la mort, l'amour ne pouvant être qu'hétérosexuel, et l'incite à la "rédemption" en payant une jeune femme pour découvrir le désir.

Nonobstant le fait que Marguerite Duras ait procédé à une adaptation très libre de la nouvelle de Henry James qu'elle a passé à son moule, le postulat de Célie Pauthe, qui tient à ce que celle-ci contiennent et annoncent les thèmes durassiens, reste sujet à controverses.

 

MM         
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