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puce Les Bas-fonds du Baroque - La Rome du vice et de la misère
Petit Palais  (Paris)  Du 24 février au 24 mai 2015

Le Petit Palais ouvre son début de saison en accueillant une excellente exposition haute en couleurs à plusieurs titres, "Les Bas-fonds du Baroque. - La Rome du vice et de la misère", qui propose une immersion atypique dans la peinture du Seicento.

Avec ce titre explicite, vient immédiatement à l'esprit l'idée qu'elle concerne le goût, supposé et/ou avéré des commanditaires, mécènes et collectionneurs du 17ème siècle, aristocrates, riches négociants et hauts dignitaires du clergé dont la Papauté, pour le stupre et les milieux interlopes.

En d'autres termes, des oeuvres dites "licencieuses" destinées aux cabinets particuliers de ceux qui s'encanaillaient hors de leur sphère sociale.

Mais l'exposition, inaugurée en 2014 à la Villa Médicis à Rome, conçue par Francesca Cappelletti, professeur d'Histoire de l'art à l’Université de Ferrare, et Annick Lemoine, maître de conférences à l'université de Rennes et chargée de mission pour l'Histoire de l'art à la Villa Médicis, recèle un pertinent propos scientifique en ce qu'elle aborde une production picturale d'une communauté d'artistes qui s'est développée en marge - et en opposition - de la peinture officielle.

L'exposition se déroule selon un parcours thématique dont la scénographie a été confiée à Pier Luigi Pizzi, metteur en scène, scénographe et créateur de costumes, qui signe une scénographie spectaculaire.

Ainsi, le visiteur est accueilli par une galerie de palais imaginaire, un immense vestibule dont les murs sont recouverts, façon pêle-mêle, de vues de Rome de l'époque, à partir de reproductions monumentales de gravures de Giovanni Battista Falda.

Scandée par des modèles en plâtre de statues de l'Antiquité grecque dont le "Faune Barberini", qui ornaient les riches demeures, elle pose l'univers du goût de l'époque dans la fastueuse capitale culturelle européenne.

Les Bas-fonds du Baroque : la Rome des Bentvueghels

En opposition à l'art officiel dont les fondamentaux sont la grande peinture d'histoire et de la peinture de dévotion, le goût de l'antique, le concept du beau idéal et la célébration de la vertu, qui imposent de traiter des sujets nobles et des héros magnifiés exaltant la splendeur de la ville papale, se développe une production picturale audacieuse et subversive émanant d'une communauté de jeunes artistes européens à la vie "dissolue" qui séjournaient à Rome surnommés les "Bentvueghels".

Celle-ci forme une confrérie placée sous le signe sexuel de la figue et le culte païen de Bacchus, dieu du vin et de l’inspiration artistique en provocation ouverte avec la Rome Papale, adepte des rites bacchiques qui constituent un de leurs thèmes de prédilection.

Elle regroupe des peintres caravagesques, dont Valentin de Boulogne, Nicolas Tournier, Simon Vouet, Bartolomeo Manfredi, Nicolas Régnier, Dirck van Baburen et Jusepe de Ribera, des bambocheurs, tels Sébastien Bourdon, Jan Miel et Pieter Van Laer, et des paysagistes italianisants comme Claude Gelée dit Le Lorrain, Cornelis Van Poelenburgh, Sébastien Bourdon et Jan Borth.

Loin de n'être que d'irrévérencieux potaches, ils sont fédérés autour d'un véritable programme d'avant-garde qui, outre de prendre le contre-pied de la peinture officielle, ambitionne de créer une nouvelle iconographie.

Leur programme se coordonne autour de la pratique d'une peinture d'après nature, avec un naturalisme qui n'exclut cependant pas un symbolisme implicite, afin de montrer "l'envers du décor", la Rome grossière et commune, le monde des gueux et et des bas-fonds, de la misère, de la violence et du vice qu'elle engendre, et l'invention d'une nouvelle scène de genre avec la taverne comme lieu emblématique et interlope de la fête et des plaisirs rustres, celui de la bamboche, thématique qui va essaimer dans tous les arts.

Et ils ne se contentent pas de cette mutinerie contre la peinture d'histoire en se consacrant aux scènes de la vie ordinaire, investissant tous les genres picturaux.

Ainsi, le paysage en y insérant une scène triviale qui nécessite un regard attentif pour être révélée.

Pour le portrait, ils substituent à la figure noble celle du commun, avec les mendiants, ivrognes, prostituées, voleurs ou diseuses de bonne aventure qui supplantent les personnages mythologiques, les saints et les papes.

Une des deux dernières salles, qui bénéficient d'un éblouissant décor de palais avec jeux de miroirs, est consacrée à ce que les commissaires qualifient de "portraits des marges".

Et si les personnages sont dépeints de manière vériste, ils sont parfois investis d'un contenu allégorique voire métaphysique.

Tout comme les tableaux réunis dans l'ultime salle que les commissaires ont placé sous l'égide de "la taverne mélancolique" comme lieu de méditation sur les plaisirs, qui illustre la spécificité du Baroque qu'est le double regard, et dont certains reflètent explicitement le trouble de l'âme quand, au bout de la nuit qui idissipe l'étourdissement des sens, la fête est finie.

Ce périple didactique en 70 tableaux judicieusement sélectionnés, un choix qui porte tant sur des peintres au nom illustre que des peintres moins connus du grand public, est d'autant plus passionnant qu'il est exigeant car il demande au visiteur d'exercer son regard à la sagacité quant au sens caché des oeuvres.

D'autant qu'une autre de leurs caractéristiques tient à la mise en abime à laquelle procèdent les peintres en se représentant, de manière explicite ou par voie d'indices, sur la toile comme acteur de la scène. Alors soyez perspicace... avec, pour les néophytes, l'aide du précieux audio-guide.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Petit Palais

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
" avec l'aimable autorisation du Petit Palais


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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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