Ce n'est jamais facile d'écouter le premier album d'un groupe alors que la seule expérience que l'on a eu avec leur musique jusqu'à lors, ne fut autre que scénique.
Surtout, évidemment, que les prestations de Ropoporose sur scène sont remarquables et c'est d'ailleurs pour cela aussi que l'on attend beaucoup de ce premier disque que l'on peut qualifier de disque de jeunesse puisque le duo / fratrie est encore bien jeune. Non pas que Romain ro...ro) et Pauline (popo) ne pratiquent pas la musique depuis longtemps mais parce que ni l'un ni l'autre ne dépasse les 20 ans.
Bref. Sur scène, le groupe est incroyable, débordant d'énergie et d'inventivité, le sourire toujours aux lèvres. Et si, à la première écoute du disque, on reste sur nos gardes, il faut avouer que ça marche presque tout autant sur disque que sur scène. Belle surprise donc de retrouver ce plaisir de jouer et de partager avec une énergie très communicative.
Musicalement, ça marche aussi assez bien. Jeunes certes mais de cette jeunesse qui a su piocher dans les bons disques de leurs aînés et tirer les bonnes ficelles des nouvelles technologies pour découvrir de façon quasi encyclopédique la musique d'un temps où ils étaient tous petits voire pas nés. D'ailleurs, j'écoutais récemment un ancien épisode du Morceau Caché consacré aux citations dans la musique qui tombe à pique pour parler de Elephant Love. Emission qui disait en substance la chose suivante : "une citation c'est du plagiat, plein de citations c'est de l'érudition".
Et à ce petit jeu, les Ropoporose sont champions. Pas forcément dans l'utilisation, ou plutôt la réinterprétation, de passages connus de tous en provenance directe de leur groupes favoris mais dans la façon sinon scientifique, en tout cas méthodique, de colorer leurs compositions à partir de palettes dont on a déjà vu la couleur dans les années passées. Celles qui ont sans doute vu grandir ces deux jeunes gens et même peut-être un peu plus tôt. Et de ballades en ambiances plus noisy, les Ropoporose proposent un joli échantillon de leur savoir-faire, brassant dans une production sans superflu des sonorités qui rappelleront Sonic Youth, The Organ, Blonde Redhead ou Electrelane.
Ultra frais, totalement décomplexé et archi spontané, cet Elephant Love est un joli premier essai d'un jeune groupe qui n'en restera pas là, leur talent et leur façon de penser leur musique, pleine de clins d'oeil et de contre-pied devraient nous apporter encore bien des réjouissances. Et surtout, n'hésitez pas à les voir sur scène !
Chez Froggy's on préfère les chanteurs peints en bleu que les présidents peints en orange. Mais comme on n'y peut rien, il ne reste qu'à attendre et lutter avec les moyens du bord: la culture. C'est parti pour le programme de la semaine.