Jeudi 25 mars, le rendez-vous était pris pour ma toute première contribution au mondialement connu (enfin presque) Froggy's Delight, LE site qui gobe les mouches. Ma mission ? Erik Truffaz de passage à la salle des fêtes de Ramonville, résidence du mythique Bikini depuis bien trop longtemps. Il se murmure que le nouveau Bikini serait prêt pour fin… 2006. Patience donc.
Une première partie nous est proposée : Thomas Dybdahl, un norvégien de 25 ans qui ne cesse d'étonner par son approche du nu acoustique et par sa maîtrise musicale.
Le grand barbu arrive calmement avec un costard sombre et cintré, une guitare sèche et un grand sourire à faire tomber les minettes.
Le ton est donné dès les premières notes. Une voix chaude nous envoûte et délivre des chansons pops et folks dignes des plus grands. Tout le monde se sent bien. L'atmosphère est douce et chaleureuse comme un dîner au coin du feu avec sa chérie. Le concert dure trois quart d'heure et se termine à point.
En effet, malgré la qualité des chansons et le charisme du chanteur, l'impression de déjà entendu prend le dessus. Les tempi ne changent pas et les mélodies ont tendance à trop se ressembler. Mais n'exagérons rien, nous avons passé un très agréable moment. Commence alors une longue attente. Rien ne se passe. La tension monte. Un roddie arrive et installe du matos. Nous aurons l'explication plus tard. Le groupe s'était perdu dans l'immensité de la banlieue toulousaine. Quelques longues minutes plus tard, c'est la libération.
Les premières notes retentissent, l'ambiance monte doucement. Le maître nous délivre son premier souffle. On le cherche du regard. On l'attend.
Son arrivée sur scène nous laisse alors sans voix. Il arrive, tête baissée, délivrant un son fin et mélodieux. Le titre "Saloua" pose les jalons de ce qui sera un fabuleux concert. Erik parle peu mais toujours à bon escient. Il nous délivre quelques anecdotes concernant le groupe et ses musiciens.
C'est d'ailleurs suite à un voyage en Tunisie qu'Erik Truffaz vint à rencontrer Mounir Troudi.
Après avoir écouté le tunisien lors d'un bœuf, le trompettiste désireux d'apprendre les fameuse gammes arabes (makamates arabia), est venu lui proposer une collaboration. Aujourd'hui, l'extraordinaire chanteur remplit la scène de la beauté de ses chants soufis et de par son énergie. Les titres s'enchaînent et nous font voguer entre dub, reggae, drum'n bass et mélodies arabes.
Le trompettiste impressionne. Sa maîtrise technique, la simplicité de ses mélodies, et la sérénité qu'il dégage lui valent bien le surnom de "grand alchimiste".
Chaque musicien a sa fenêtre musicale. Michel Benita, passionné de technologie, nous gratifie d'un solo de contrebasse quelque peu inhabituel mais véritablement excellent.
Philippe Garcia nous offre un pur moment de bonheur réalisé au moyen d'un porte-voix et de son grand sens de la polyrythmie.
Enfin , Manu Codjia nous a montré toute l'étendue de sa maîtrise technique avec des soli dans le pure style jazz rock. Cependant, je ne suis vraiment pas fan des réglages poussés dans les aigus métalliques. Mais bon, il faut bien chipoter un peu !
Bref, pour tous ceux qui hésite encore à aller voir Erik Truffaz en concert, je ne leur conseille qu'une seule chose : courez le plus vite possible acheter votre billet pour l'une des dates de sa tournée de promotion de son excellent album Saloua.
Les amoureux de jazz moderne et à la recherche d'une atmosphère hors norme seront forcément comblés. Musicalement vôtre. |