Notre première rencontre avec la musique de Lord Huron s’est faite via Bandcamp avec ses deux premiers EP : Into The Sun et Mighty. A l’époque, Ben Schneider (Lord Huron), touche-à-tout artistique (musique, dessin..), mélangeait sa folk et sa pop à des influences proche de Paul Simon (période Graceland) et à la musique du Mexique et de l’Indonésie. En 2013, il sortait un premier album Lonesome Dreams, s’inventait une vie de romancier (sous le nom de George Ranger Johnson) et jouait au baroudeur de l’intime en faisant voyager son folk pastoral des rives du sud à un désert aride, donnant lieu à un périple en solitaire, excuse à l’introspection.

Avec ce Strange Trails, Lord Huron devient un véritable groupe (avec l’ajout de trois autres membres : Mark Barry (percussions), Miguel Briseno (basse) et Tom Renaud (guitare) et revient à la société en prenant un train plus pulp, plus rock and roll 60’s. Des êtres étranges presque Lynchéens, un monde obscur et apocalyptique peuplent ce disque et le comic book qui accompagne sa sortie. Une collection d’histoires qui se superposent, s’entrechoquent, où l'élément principal, la narration, qui se promène entre différents personnages : Buck Vernon, Frankie Lou, The World Enders… est au centre des divers médiums artistiques (musique, livre, cinéma, site web interactif…).

Si la musique des caraïbes est toujours présente, par-ci par-là, entre des harmonies, des suites d’accords, des rythmes syncopés (ce qui sauve ce disque et quelques titres), Strange Trails reste quand même d’une facture très habituelle, plus simili cuir que chemise Hawaïenne… On préféra donc quand Schneider choisit la lumière à l’ombre…