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puce Les inquiets et les brutes
Théâtre Le Lucernaire  (Paris)  avril 2015

Comédie dramatique de Nis-Momme Stockmann, mise en scène de Olivier Martinaud, avec Daniel Delabesse et Laurent Sauvage.

Dédiée à la mise en scène de textes contemporains inédits, la Compagnie Garçon pressé propose avec "Les inquiets et les brutes" de faire découvrir au public français le jeune dramaturge allemand, au milieu de la trentaine, Nis-Momme Stockmann.

Si les thématiques abordées - la mort du père, la rivalité fraternelle, la pathologie familiale et le sens de la vie, celle-ci étant définie par son antithèse qu'est la mort - ne sont pas nouvelles, en revanche, leur traitement comme la construction dramatique s'avèrent d'autant plus atypiques que la partition se révèle métamorphique.

Point de phase d'exposition ni d'historicisation, Nis-Momme Stockmann attaque directement le vif du sujet (sic), en l'occurrence avec un cadavre et un ton burlesque qui prête au rire : sans affect apparent, deux frères sont, à l'instar de la poule qui a trouvé une fourchette, bien embarrassés face au corps de leur père mort seul, assis dans son fauteuil, baignant dans es excréments et grignoté par son chat.

Si le cadet réagit spontanément de manière rationnelle en vue de l'inhumation, l'aîné, soucieux du regard des autres miroir de sa culpabilité, impose de procéder au préalable à une mise en scène qui effacerait l'indignité de cette mort dans l'abandon des siens.

Commence alors un huis-clos violent et éprouvant ressortissant tant au psychodrame qu'à la catharsis onirique et à la tentative de résilience, qui, usant d'ellipses et de bribes de révélation, laisse percevoir le lourd contentieux qui existait entre le père et ses fils, mais également entre les frères ennemis, et qui a fait d'eux des êtres à l'humanité broyée.

La radicalité du texte impose au spectateur une écoute non seulement attentive mais réflexive car la situation de domination fraternelle héritée de l'enfance va se décliner et s'inverser au cours d'une confrontation existentielle à la dimension philosophique.

La scénographie de Charles Chauvet vise à restituer la simplicité rudimentaire du lieu de vie d'une personne âgée de condition modeste, et, à la mise en scène, Olivier Martinaud se concentre sur la direction d'acteur de deux comédiens émérites. Car il faut "en avoir sous la semelle" pour se colleter et interpréter une telle partition constituée d'ellipses et de changement de registres et qui sort les squelettes du placard et ne se cale pas sur une pensée bienpensante manichéiste..

Buté, regard fuyant, corps ramassé prêt à l'attaque, imbu de la supériorité dont il s'est auto-investi, petit et râblé, Daniel Delabesse campe efficacement l'aîné. L'abêti et l'abruti, c'est lui et non le cadet à l'allure de souffre-douleur, au long corps chancelant et au regard de voyant qui semble déjà avoir traversé le miroir, incarné par Laurent Sauvage.

Habitée, la prestation de Laurent Sauvage, sur lequel repose la dérive en forme de plaidoyer existentiel qui dépasse l'anecdotisme d'une situation pour devenir questionnement universel, est exceptionnelle.

 

MM         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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