"So many things will fill my life, but only one will do, it is you, it is you, it is you"
En plus de sortir des disques admirables de pop/soul aérienne (Big Inner en 2012 et Fresh Blood en 2015), Matthew E. White est également à la tête de Spacebomb Records (Matthew E. White, Natalie Prass, Howard Ivans…) le label, à taille humaine, aux bandes de couleurs sur le côté gauche. C’est via ce label donc que sort le premier disque éponyme de Natalie Prass.
Le fait que Matthew E. White (avec Trey Pollard) soit à la réalisation (une réalisation toute en homogénéité et douceur soit dit en passant) et derrière les arrangements, donne une idée du ton et de la qualité générale du disque. On se ballade ici, avec délectation, entre folk, pop et country, une musique héritière des années 60 et 70 comme un pont entre l’Angleterre de Dusty Springfield, la country de Nashville, Memphis et Stax Records et la soul de Detroit.
La voix de sucre et de velours de Natalie Prass, à qui on donnerait sûrement le bon dieu sans confession, est portée par de classiques mais excellents arrangements qui font beaucoup sans en faire trop, tout en grâce, rondeur et en déhanchés langoureux fait de cordes et de vents (cuivres, saxophones, flûtes traversières). Mais tout cela ne servirait à rien si les compositions ne tenaient la distance. Fort heureusement ici, elles tiennent amplement la route.
Douce, exquise, sexuée, Natalie Prass nous parle de choses terribles, d’horribles ruptures, d’amour non partagé, de relations tumultueuses. Plus intemporel que rétro, ce disque possède indubitablement beaucoup de charme et pourrait bien nous accompagner un petit bout de temps ! Et même si Natalie Prass en fait parfois un peu trop ("Why Don’t You Believe In Me", "Violently", "Reprise"), comment ne pas succomber à des titres comme "My Baby Don’t Understand Me", le très Gershwin / Broadway "It is You", "Christy", "Your Fool"… Quand on pense que suite au succès du disque de Matthew E. White, Spacebomb Records ayant du mal à tout gérer, ce disque, enregistré en 2012 (!), aurait très bien pu ne jamais sortir !
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
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