Seul en scène écrit et interprété par Elina Dumont.
Elina Dumont, c'est une vie qui commence comme un cauchemar, celui d'une "enfant de la DDASS" confiée à une famille de paysans dans un village de la France profonde aux moeurs moyenageuses, qui finit à et dans la rue pendant quinze années avant, comme elle l'indique, de vivre un conte de fées.
Ce conte de fées, c'est d'avoir pu quitter les marges de la survie de "sans domicile fixe" pour entrer dans la vraie vie. Matérialisé dans un livre, "Longtemps j'ai habité dehors" où elle se raconte par la plume de la journaliste et écrivaine Marie Desplechin qui l'a hébergée.
Il lui a apporté une certaine visibilité médiatique qui s'est poursuivie par son intégration dans l'équipe des "Grandes Gueules" de RMC. Comme elle donne de la voix pour ceux qui en sont privés, elle monte aussi sur scène pour raconter son parcours, "Des Quais à la Scène", fait de dérives multiples mais aussi de quelques mains tendues tendues qu'elle a su saisir pour ne pas plonger dans la clochardisation.
Et ce n'est pas l'histoire d'une autre mais la sienne, ce ne sont pas les paroles d'une autre mais ses mots, sa rage de s'en sortir avec ses petites combines pour trouver un lieu pour dormir comme les soirées en discothèque à entrée libre pour les filles pour trouver un lit ou emmenée ivre morte à l'hôpital.
Gouailleuse et déterminée, car elle a déjà tâté de la scène, elle se raconte, avec une autodérision salutaire, et raconte, avec humour pour ne pas verser dans un misérabilisme racoleur, ses potes de galère et de bamboche, ses expériences avec la bien-pensance bourgeoise et la typologie des "réinséreurs", des travailleurs sociaux souvent émotionnellement handicapés et parfois tout aussi "paumés" que ceux qu'ils veulent prendre en charge, dont elle dresse une édifiante galerie de portraits.
Ni un plaidoyer ni réquisitoire, son seul en scène est autant témoignage que résilience et la force vitale de Elina Dumont appelle respect et empathie du public. |