Si l'album éponyme de Timesbold sorti en 2003 sous l'excellent label Glitterhouse nous avait séduit par ses qualités d'écriture et le mélange audacieux de styles et d'instruments qui régnait dans leur country folk dépoussiérée, force est de constater que leur prestation live pêchait par une interprétation un peu languissante.
Bien sûr, tous attendaient Mercury Rev en tournée avec leur dernier album Secret Migration.
Lors de leur concert parisien à La Mutualité, en première partie de Nick Cave, le groupe s'était montré ravi.
Ce soir, Jonathan Donahue en tête, costume noir, bouteille de vin à la main, sont heureux dès le premier pas posé sur la scène après une introduction musicale composée d'un titre des Cocteau Twins. Ils sourient face au public qui leur fait une ovation.
Sur fond de projections de citations ésotérico-philosophiques ou d'images d'oiseau ou d'extraits du ballet de la Mort du cygne, Mercury Rev va nous dispenser un concert superbe.
Le groupe commencera bien sûr par les chansons resplendissantes de Secret Migration telles "Arise", "Secret Migration" et le poétique "Black forest" pour ensuite les panacher avec les incontournables tubes de Deserter's songs ("Funny bird", "Opus 40") et de All is Dream ("Tides").
Et puis il y a le chanteur, Jonathan Donahue , qui semble parfois hors du temps qui mime avec les bras le vol d'un oiseau, se tient sur un pied comme un flamand rose, esquisse des pas de danseur classique, se métamorphose en chef d'orchestre imaginaire.
Coup de nostalgie ou petite madeleine, Jonathan Donahue nous proposera aussi une chanson très ancienne, écrite quand il était dans un autre groupe et qu'il trouve particulièrement belle.
Comme les gens heureux n'ont pas d'histoire, les excellents concerts n'ont pas besoin de très longs commentaires.
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