Dimanche 26 avril : Deluxe, Chineseman, N3rdistan, Balthazar et Stéphane Eicher
Le plus festif : Deluxe. Sous le W, le groupe entre en scène après Groundation, qui a considérablement chauffé le public. Et loin de perdre le parterre en feu, ils poussent un peu plus loin la fête. Car enfin, c’est exactement ce qu’il ont fait : ambiance grosse bringue sous le chapiteau. La scénographie est ludique, les titres s’enchaînent en levée, et c’est sourire aux lèvres qu’on passe un bout de soirée, en communion avec le monde.
Le plus avancé : Chinese Man. On a à l’oeil ce collectif depuis un moment, voire depuis leurs débuts. 2004, le trio marseillais monte son propre label et multiplie les talents. Graphistes, producteurs, cinéastes, musiciens, DJ et j’en passe, le groupe se lance dans la conquête des platines ! Et c’est pour le plaisir de nos oreilles. S’ils ont été orientés vers les sonorités world, trip-hop et hip-hop, je peux dire que ce soir, je vois le projet évoluer de façon très surprenante. Les décors sont fous, beaux et interactifs, les rappeurs qui les accompagnent sont hyper bons, le plaisir est total. Le groupe prend un tournant intéressant et me rappelle les premiers albums de Massive Attack, avec leur côté alter mondialiste, wolrd, hip-hop ! Je suis ravie, j’attends donc de voir si ce sentiment se confirmera.
Le plus pétillant : N3rdistan est le pionnier du rap marocain ! Et on en prend plein les oreilles avec ce magicien du verbe. Hyper dynamique, sans violence, sans bousculer, Walid Benselim (c’est son nom) nous balade le long de son pays et de ceux qu’il a visités. Mêlant musique traditionnelle et sonorités électroniques, le métissage fonctionne. Un vent souffle sur le 22, un sirocco bien sympathique.
Le plus indie : les belges de Balthazar, avec un décor de rêve pour les écouter, on se laisse aller avec la voix de Maarten Devoldere, huit clos sexy : guitare, basse, batterie. Des faux airs du Velvet, un rock luxueux, psyché hors d’âge presque. Le temps passe, il en manquerait presque. Leur rock langoureux n’en est pas moins énergique. Un plaisir de retrouver cette formation qui confirme que Balthazar, c’est bon.
Le plus dandy : c’est Stéphane Eicher qui vient proposer son spectacle Und Die Automaten. Pour un Suisse, s’occuper de rouages et de mécanique d’horloger, ça peut sembler cliché mais c’est pourtant ce que propose l’ex-dandy bohème. Sous nos yeux, il met en branle les machines de son laboratoire de curiosité. Et la magie opère, car Eicher reste un fabuleux poète. S’il penche vers des sonorités modernes électroniques, il grade près d’elles des samples de limonaires : décalé, délicieux ! |