Mardi 28 avril : Autour de Nina, Jeanne Added, Faada Freddy, Last train, Puts Marie, et Minuit
Le plus touchant : Autour de Nina, troublante réunion d’artistes que l’on ne s’attend pas à voir là, célébrant cette immense dame qu’était Nina Simone. Et pourtant, tous se succèdent sur la scène du Palais D’Auron, avec beaucoup d’humilité et de classe. Hugh Coltman parfait avec son harmonica, Yaël Naïm délicatement sophistiquée, Ben l’Oncle Soul transcendé sur "Feeling Good", Camélia Jordana troublante de féminité, et Sandra N’Kaké possédée ! La scénographie est superbe, vraiment un moment de jazz au milieu de ce printemps de Bourges : Nina imprègne les lieux sans aucun doute.
La plus belle révélation : Jeanne Added. Elle a secoué la scène rock depuis son apparition aux transmusicales en décembre dernier et ce n’est pas fini. Jeanne Added explose littéralement sur la scène d’un 22 plein à craquer. La chanteuse ne lâche pas une seconde son public. Guitare rageuse, voix puissante : elle est en place et bien en place. Artiste discrète, elle présente les morceaux de son nouvel album (qui sortira le 1er juin), Be Sensational en est le titre mais il pourrait être le résumé de la performance de Jeanne Added.
Le plus gospel : Faada Freddy, et redécouvrir la sensation de la musique. Ses titres sont basés sur du gospel, la formation a capella propose d’élégantes interprétations basées sur du clapping, et du body percussion. Le sénégalais illumine l’Auditorium, dont pas un spectateur ne restera assis. L’art de retourner une salle ? Définitivement : oui.
Le plus Inouïs : Last Train, le quatuor de rock alsacien emporte le prix du Printemps de Bourges, reconnaissance méritée au sortir d’un set chaud bouillant et attendu. À peine âgés de 20, ils ont su faire résonner leurs guitares au-delà de leur espérance. Biberonnés au "rock à papa", ils ont l’insolence de la jeunesse, la rage entre les six cordes et distillent un rock pêchu, urgent. Et cette belle formation part sur les routes de France et de Québec grâce à cette nomination, selon eux, inespérée.
Le plus décadent : Puts Marie, c’est un peu l’ovni de ce Bourges 2015 ! Travestis, cabaret, décalé…L’étrange chanteur se contorsionne autour des mélodies distordues. Rock dandy, déjanté, Suisse, déjà bien connu chez les helvètes Puts Marie est un peu inclassable. On aime ou on déteste, mais dans les deux cas on ne peut pas rester indifférent. Le chanteur Max Usata est magnétique, étrangement oscillant d’un Jim Morrison, à Asaf Avidan, et passant par Fred Mercury ! Vaste programme.
Les plus clone : Minuit, je ne sais pas trop comment vivre l’expérience Minuit. Une part de moi ne saurait oublier Les Rita Mitsouko, qu’il me semble retrouver directement sur scène, puisque ce sont Raoul Chichin et Simone Ringer qui se dandinent devant mes yeux. Même façon de bouger, de chanter et de jouer de la guitare, pourtant ce ne sont pas les originaux, mais bien MINUIT, à la valeur ajoutée de Clément Aubert, Tanguy Truhé et Joseph Delmas. Alors je vais oublier les originaux, et même arrêter de dire qu’il y a un groupe d’origine vraiment. Après tout combien ont plagié les Beatles ! Partant de là, MINUIT : c’est vraiment bien.
|