Comédie de Federico Garcia Lorca, mise en scène de Hervé Petit, avec René Hernandez, Béatrice Laout, Sabrina Mananc'h et Catherine Perrotte. Un vieux célibataire dont la mère vient de mourir songe à se marier. Sa servante l’y pousse et il jette son dévolu sur la jeune et sémillante Bélise, sa voisine.
Celle-ci, plus qu’encouragée par sa mère qui lui fait entrevoir les avantages qu’elle peut tirer d’un tel mariage, accepte. Mais sa jeunesse n’est pas prête à le faire, elle.
Certainement une des pièces les moins connues de Federico Garcia Lorca, "Les amours de Don Perlimplin avec Bélise en son jardin" est une étrangeté tant elle mélange les genres. Après "La Maison de Bernarda Alba" qu’on a pu apprécier l’an dernier, Hervé Petit et la Compagnie La Traverse présentent avec la même équipe cette fantaisie, troisième volet du triptyque Lorca.
Empruntant d’abord le chemin de la farce et de la pantomime, la pièce prend dans la deuxième partie une intense dimension dramatique, Perlimplin faisant le bilan de sa vie et de sa relation avec Bélise pour conduire à une fin tragique.
On retrouve ici trois des interprètes de "La Maison de Bernarda" : Sabrina Manac’h qui campe une touchante et sensuelle Bélise, Béatrice Laout qui met toute sa fantaisie pour interpréter la mère et d’autres personnages, Catherine Perrotte enfin, qui est une Marcolfe (la servante) particulièrement émouvante.
Quant à Don Perlimplin, c’est René Hernandez qui compose avec beaucoup de délicatesse ce personnage à la fois farceur et déchirant. Un personnage qu’on pourrait rapprocher d’un Cyrano ou d’un Fantasio et qu’il rend immédiatement sympathique.
"Les amours de Don Perlimplin avec Bélise en son jardin" est donc une pièce singulière qu’il ne faut pas manquer de découvrir. Un moment de burlesque, de grâce et de poésie. Une parenthèse hors du temps. La pièce peut-être la plus personnelle de Lorca. En tout cas, celle qu’il préférait. |