Il y a à peu près un an, des amis bien informés et établis au Canada m'avaient parlé de ce groupe qui commençait à affoler le milieu du rock alternatif nord américain.
Sur la foi d'une démo jouissive (désormais disponible aux concerts du groupe) un bon nombre de labels ont commencé à convoiter cette future poule aux œufs d'or…
Mes sources étaient sûres car un an après, le collectif canadien, montréalais pour être précis, est en passe de mettre l'Europe à genou avec un disque fourre-tout incroyable, dont la principale force est son côté difficilement classable. C'est certainement ce qui fait l'originalité de ce premier album.
Il mêle habilement des éléments classiques du rock indépendant nord américain (les Pixies en tête), du folk bancal ainsi qu'un brin de pop baroque et lyrique. Win Butler et Régine Chassagne, entité bicéphale de The Arcade Fire savent aussi s'entourer de collaborateurs talentueux et atypiques, qui aiment se donner une image austère et étrange sur les photos de presse.
Mais cela reste une façade, car il faut absolument voir ce collectif sur scène. Nombreux (dont le rédacteur de cette chronique) sont ceux qui on assisté ébahis et émerveillés aux assauts sonores et scéniques de ces montréalais… Mais revenons aux morceaux de ce disque. Il faut déjà passer outre ce titre en trompe l'œil, Funeral. Les rumeurs allaient bon train sur les enterrements qui ont accompagné l'enregistrement, comme quoi ce disque était une catharsis… Il n'en est rien…
Les morceaux qui peuplent cet album ne sont pas qu'une suite de requiem plombés. Bien au contraire. Bon nombre de morceaux font ripaille de la vie, comme le nerveux " Neighborhood 2 ( Laika)", qui rappelle les meilleurs guitares des Pixies. "Neighborhood 1" est une incroyable bouffée d'air frais, un morceau terriblement dansant pas si éloigné de New Order, tout comme ce "Rebellion".
"Une année sans lumières" est un morceau beaucoup plus apaisé, porté pas les paroles bilingues teintées de surréalisme. "Neighborhood n°4" s'inscrit dans un registre plus classique, même si le morceau sonne comme du folk maladif, rehaussé par un violon mélancolique. "Crown of Love" est une magnifique chanson d'amour et surtout un morceau à la beauté exaltée.
Funeral reste un disque déroutant, qui surprend constamment l'auditeur. Ces canadiens sont vraiment à l'exact opposé de leurs académiques et dogmatiques voisins du label Constellation et sont à rapprocher de l'effervescente scène de Toronto ( Broken Social Scene, Stars) et sa chatoyante mosaïque pop. |