Monologue dramatique d'après les carnets de notes de Marina Tsvetaeva dit par Clara Ponsot dans une mise en scène de Marie Montegani.
"Et ma cendre sera plus chaude que leur vie" est une adaptation pour la scène du recueil "Vivre dans le feu" d'après les carnets de notes de Marina Tsvetaïeva.
Marina Tsvetaïeva, après avoir connu la révolution russe de 1917 et la famine qui s'ensuivit, part en exil d'abord en Allemagne puis en Tchécoslovaquie, avant de s'installer à Paris. Elle retournera en Russie en 1939, mais le pouvoir stalinien en place la suspectera toujours d'espionnage, l'empêchant de travailler et de subvenir à ses besoins. Elle se pendra en 1941, exilée en république de Tatarie.
Son style balance entre prose et poésie, fiction et mémoire, rêve et réalité, sous forme de ce qu'elle nomme elle-même une "prose lyrique". Dans le recueil "Vivre dans le feu", les mots s'enflamment, les souvenirs et les faits sont aussi réarrangés par la poétesse russe.
Sur scène, Clara Ponsot amène une ferveur certaine à son texte. Sa voix est minutieusement modulée et sa prononciation parfaite. La mise en scène dépouillée de Marie Montégani, qui cantonne l'actrice sur un simple tabouret, symbole de dénuement, fait que "Et ma cendre sera plus chaude que leur vie" se rapproche plus de la lecture théâtrale que du spectacle seul en scène.
Si le choix des textes reflète effectivement la prose solaire de Marina Tsvetaïeva, on regrettera qu'aucune indication ne soit donnée sur la biographie de la poétesse. En effet, son style ne s'encombre pas de détails sur les lieux, les dates ou de repères historiques. Les spectateur peu informé de la biographie de la poétesse se retrouve alors sans fil conducteur, à suivre un récit dans lequel les périodes et les lieux demeurent flous.
Clara Ponsot donne avec ardeur une voix aux mots de Marina Tsvetaïeva, mais "Et ma cendre sera plus chaude que leur vie", en terme de narration biographique, et même si la poétesse réarrangeait sa propre vie dans ses carnets, manque malheureusement de points d'ancrage dans sa structure pour éviter un certain flottement pour le spectateur. |