Comédie épique de Tankred Dorst, mise en scène de Marc Delvaames, avec James Borniche, Florent Hu Sir Kaï, Thomas Brazete, Manon Rey, Grétel Delattre, Benjamin Guillet, Edouard Penaud, Elodie Galmiche, Christophe Garcia, Sophie Mousel, Flavien Bellec, Hugo Bardin, Emmanuel Rehbinder et Florian Boolay.
Sous-titrée "Prémices", cette version de la pièce de Tankred Dorst, adaptée par René Zahnd sous le titre "Merlin ou la terre dévastée" et mise en scène par Marc Delva, n'est qu'un aperçu de l'oeuvre-somme de l'auteur germanique.
Tout commence par l'entrée en scène de deux clowns volontairement aussi pathétiques que des mauvais clowns, suivie par celle plus pétaradante de Merlin, qui profite d'une moto à grosses cylindrée pilotée par son père, le Diable, ici incarné par une jolie blonde à lunettes noires...
artie ainsi sous des chapeaux de roues déjantées, on pourrait croire qu'il ne va rien rester du texte de Tankred Dorst. Cela ne sera pas le cas : après quelques tirades didactiques du "dit enchanteur", on quitte le cadre du prophétique pour celui du politique, celui qui va mener les hommes à l'impasse où ils en sont.
Le moment choisi est le cycle arthurien, celui où les hommes qui cherchaient à atteindre l'indicible en s'emparant du Graal ne se contentent plus que d'exercer leur pouvoir temporel autour de la Table Ronde. Dès lors, s'enchaînent les scènes attendues où l'on verra Lancelot, Arthur, Perceval, Guenièvre et compagnie dans des situations connues.
D'une perspective divine ou diabolique, on passe ainsi à l'anecdote, propice à de jolis saynètes jouées avec cœur par les huit protagonistes. Mais, du coup, le souffle manque et l'on se croirait parfois dans un mauvais remake des aventures d'Arthur transformées avec génie par Alexandre Astier dans son "Kaamelott" télévisuel.
A un moment, Merlin dit que c'est une mauvais idée d'en revenir à la Table Ronde et qu'il aurait préféré qu'on lui fît voir d'autres époques réelles ou mythiques. On lui saura gré de l'avoir avoué, car on aurait aimé découvrir Merlin dans d'autres combats, notamment celui que justifie son rêve d'être un artiste.
Reste une belle énergie collective et beaucoup plus de respect qu'il n'y paraît de ce grand dramaturge qu'est Tankred Dorst. |