Comédie dramatique de Daniel Keene, mise en scène de Yann Dacosta, avec Florent Houdu et Jean-Marc Talbot. . Julien, après l’avoir observé pendant des jours depuis sa fenêtre, a choisi parmi tous les clients du café d’en face, Pascal, un habitué grincheux et fan de mots croisés pour en faire son père d’adoption. Mois après mois, au fil des saisons, ils vont passer du temps ensemble et apprendre à se connaître
A mille lieues du très réussi "L’affaire de la rue de Lourcine", qu’ils avaient présenté la saison dernière, Yann Dacosta et la Compagnie Le Chat Foin ont choisi pour leur nouvelle création la pièce de Daniel Keene : "L’Apprenti". Le résultat est tout aussi remarquable que le Labiche (dans un registre beaucoup plus intimiste).
Il y a d’abord un accompagnement musical judicieux et un magnifique travail visuel de Nathalie Arnau qui donnent à cette histoire de la légèreté ainsi qu’une douce teinte anglo-saxonne, comme un bonbon acidulé…
Le texte de Daniel Keene, commande d’écriture sur le thème de la parentalité, par séquences courtes fait avancer doucement cette histoire pleine d’émotion, simple et universelle. Les saisons défilent (avec le repère des mois sur l’écran) tandis que l’amitié entre Julien et son "apprenti" père se noue solidement.
Yann Dacosta dirige ses comédiens avec finesse et installe une ambiance pleine de grâce et de fantaisie autour de ce récit d’amitié et de partage. Deux comédiens humbles et généreux qui forment un beau duo, équilibré et attachant.
Dans le rôle de Julien, Florent Houdu est une vraie révélation, absolument crédible en gamin rêveur. Prodigieux de présence et d’intériorité, émouvant tant il a gardé en lui une part d’enfance intacte, il est bluffant.
En face de lui, Jean-Marc Talbot est un formidable père en formation, aux mimiques irrésistibles. Par séquences courtes et elliptiques, l’émotion nous gagne peu à peu et ne nous lâche plus jusqu’au dénouement.
Un spectacle sensationnel qui fait naître avec délicatesse une bulle de tendresse qui vous enveloppe une heure durant. |