Les gens du nord sont à l’électro-pop, ce que les français sont aux chansons à textes : un cliché. Cela étant dit, Vanbot la suédoise excelle à offrir une résistance toute particulière aux clichés.

Après un album salué par la critique mais largement boudé par le public sorti en 2011, Vanbot revient avec un opus alternant entre coup de chaud et coup de froid.

Maintenant épaulée par Johannes Berglund à la production, Ester Ideskog de son vrai nom, articule sa musique dans deux directions en simultané.

C’est d’abord une sensualité insidieuse et perverse dont la chaleur peut se muer rapidement en véritable blizzard. On ne sait jamais vraiment sur quel pied danser, mais c’est également le charme de cet opus, si justement appelé Perfect Storm ! C'est qu'Ester évoque aussi facilement la fragilité de ses sentiments que la force de son âme. En bon miroir, chaque production s'étale d'abord avec poésie avant de s'emporter avec élan en faisant gracieusement appel à des lignes de basses saturées. ("Better in the Light").

Pourtant, et c'est là que frappe le génie combiné de Vanbot et de Berglund, certains titres émergent de la brume causée par cette tempête parfaite. De fait, ses derniers empruntent des chemins précédemment ensemencés par la musique pop et se construisent autour de pont et de refrain aussi accrocheur que racoleur. La formule fonctionne d'autant plus que même les quelques titres à la douceur glacées, ne sont pas sans rappeler les mouvements sombre d'une Fever Ray et de ses fantastiques refrain ("Maniac").

Si l’opus ne possède pas de titres s’imposant plus facilement qu’un autre, il peut au moins se vanter de mettre en place un microcosme à l’osmose parfaite. En bref, Perfect Storm demande un peu d’intention avant d’exercer son charme sur votre personne.