Entre Fyfe, Ben Khan ou encore Breton, la capitale anglo-saxonne délivre saison après saison de nouveaux talents ayant lentement maturé entre ses pavés.

Parmi ses fleurs sauvages, nées entre le béton et le bitume, s'érige la jeune anglaise connue sous le pseudonyme Shura. Comme beaucoup d'autres de nos jours, c'est après avoir alarmé des milliers d'oreilles à travers le globe avec une collection de singles bien sentis, que l'artiste a enfin décidé d'embrayer sur un second chapitre pertinent.

Intitulé White Light, le chapitre en question prend la forme d'un premier EP fleurant bon le talent et l'inspiration propre à une jeunesse écumant les rues de Londres.

Du coup, Shura peut très bien se positionner comme une héritière plus qu'honorable à la culture musicale britannique et réussit à évoquer un bouillon sonique riche. Au sein de celui-ci, Shura balance une pop stellaire aux accents solaires. Si cela vous paraît brouillon, retenez seulement que la musique de l'artiste joue la girouette entre une sensualité moite ("White Light"), des productions "tubesques" (l'imparable "Indecision") et des balades spacieuses ("2Shy").

Autant vous dire que Shura possède un univers musical déjà bien assumé et qui rappellera à certaines oreilles, les productions d'un certain Dev Hynes et c'est pour le mieux.

White Light s'impose du fait d'une réelle maîtrise stylistique, mise au service de la pluralité créative de Shura. Mais également grâce à la force d'évocation que chaque titre réussit à susciter presque sans effort. Cette lumière blanche n'est sûrement pas celle au bout du tunnel ou même au bout du couloir, non. C'est celle chaude et grandiose, parfois effrayante mais toujours présente, d'un astre qui n'a même pas encore atteint son zénith.

Et on ne peut que l'encourager à poursuivre ce voyage vers son midi artistique, d'autant plus que la profession reconnaît de façon unanime le caractère spécial de l'artiste. Jungle, mais aussi le groupe Warpaint signent deux remix sur cet EP, histoire d'offrir une plus grande visibilité (bien méritée) à Shura.