A la vue de la pochette, des visages des membres du groupe The Windy City Strugglers, bon nombre vont s'écrier : "Boudiou ...des papys ! Bonjour les ringards !".
C'est vrai et c'est faux. Il est vrai que The Windy City Strugglers a pas mal d'heure de vol : 34 ans d'existence soit un bel exemple de longévité musicale dont tout le monde ne peut pas se prévaloir !
En revanche, il est faux d'utiliser le terme ringard encore qu'il s'impose de plus en souvent à l'esprit ces derniers temps en écoutant les petits jeunes qui croient réinventer le rock des années 60.
Bref, The Windy City Strugglers, et d'avis unanime, pratiquent une musique vivante et inspirée, un blues fluide, imparable, maîtrisé, qui se teinte de swing, de folk, de country voire de rockabilly.
Et d'où viennent-ils ces vénérables toisons blanches ? Et bien pas du tout de l'Amérique profonde comme on pourrait s'y attendre mais de Nouvelle Zélande ce qui est quand même pas banal.
Composé de 5 musiciens, dont Rick Bryant, voix rocailleuse érodé sous le soleil du désert, et Bill Lake, voix groovy, qui se partagent le chant, The Windy City Strugglers sortent en France leur dernier album Kingfisher.
Entrée dans le vif du sujet avec le tubesque "I Can Change" qui balance juste ce qu'il faut pour décoller les fesses du fauteuil ("If you can't understand/When my love is acting strange/If you want me different- why/That can be arranged, I can change") avec la voix sensuelle de Bill Lake .
Au programme, entre autres, du blues décliné classique avec le râpeux "Struggle no more" ("Don't give me no funeral tip me out a ditch/Don't want no tombstone sayng that life was a bitch"), façon road movie avec "She Drives" ou matiné de folk avec l'épuré "Kingfisher" qui donne son nom à l'albumqui se contente d'une guitare et d'un harmonica
("I'll be the kingsfisher of you rmind/I could be yours/If you could be mine/On the power line").
Et toujours l'amour avec humour sur le boogie de "Short Story" ("Good stories are short/And I sure got caught/But I wanna read chapter two/What happens to me and you") ou avec le ragtime réaliste de "Loving You Is Not An Easy Game" ("Loving you is not an easy game/To me I guess you'd say the same/ Loving you is not an easy game").
L'album se clôt sur le magnifique "Pure white" dédié à Jim Davidson ("Look out the window/You can hardly see yourself/Hear somebody say/It has been, it will be, it is pure white").
Bref, de bons musiciens qui font de la bonne musique... ce n'est pas rien.
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