The Thurston Moore Band
Vendredi 19h25, scène du Fort, au rendez-vous une des légendes du Rock Shoegaze Thurston Moore (ex Sonic Youth) !
Quand je dis une, c'est sans compter son acolyte, la non moins légendaire Debbie Googe (My Bloody Valentine, Primal Scream) alias "White lady", référence à sa basse Gibson RD Artist de 1977, tous deux accompagnés de l'excellent James Seward (second guitariste) et du remplaçant de Steve Shelley (ex Sonic Youth) Ike à la batterie. "Pour l'anecdote, James Seward fut repéré par Thurston par hasard étant son voisin londonien. Comme quoi, déranger ses voisins, ça peut payer alors faites du bruit !"
C'est donc dans son costume de professeur anglais que le maestro, faussement sage d'apparence, attaque la set list par "Forevermore" au commande de sa Jazzmaster usée par l'exaltation de son propriétaire. Debbie, les yeux fermés sautillant dos au public, en parfaite harmonie avec la frappe chirurgicale de Ike dont la technique de Jazz Drummer est à couper le souffle ! Le duo Thurston / James se renvoyant l'écho de guitares hypnotiques envoûte rapidement le public massé devant la grande scène et qui ne se fait pas prier pour suivre Debbie dans son déhanché.
"Speak to the wild", "Germs burn", "Detonation", "Turn on", "Aphrodite", "Cease Fire", "Grace lake" sont enchaînés comme un récital divin, mélange orgasmique de visages à la fois crispés et souriants variants comme les notes sur une pédale fuzz. Des loops magistrales, une ligne de basse qui hérisse tes poils jusqu'à la chair de poule et une frappe qui te fait sauter comme un ressort. Non, rien à dire, on est bien face à la crème du Rock made in England.
Pour finir le travail, Thurston balance le titre "Ono soul" qui le met en transe jusqu'à en martyriser une fois de plus sa Fender, torsion du manche et frottements contre les amplis au programme.
Le concert terminé, les gens se regardent avec des envies d'encore malgré les soixante minutes de concert survolté. Pour ma part c'est clair, un des concerts qui marquera cette 25ème édition de la Route !
Algiers
Mes déceptions de ce vendredi reviennent à Algiers qui n'a pas su me transporter dans son univers gospel post-rock et Ratatat pas vraiment une surprise.
Algiers abuse des changements de styles musicaux pour un seul set et trop de mélange de percussions électroniques sur une voix entre le blues et la soul.
Une recherche d'identité encore trop appuyer sur le groupe Bloc Party malgré leur excellent titre "Blood" qui date de 2012 tout de même.
Ratatat
Ratatat, quant à eux s'avère également décevant. Le groupe bénéficie un bel emballage visuel mais hélas en live, cela ressemble beaucoup plus à du "Air Guitare"...
Girl Band
Pour la journée du vendredi, ce sera sans nul doute les irlandais de Girl Band, recevant le meilleur accueil du public, qui marqueront les esprits. Leur noise grunge efficace résonne encore dans les remparts du Fort Saint-Père.
Ce jeune groupe n'étant pas là pour faire des démonstrations techniques mais plutôt délivrer un message très clair, à l'image de ce titre incisif "Why they hide their body under my garage", ils sont là pour faire du bruit et entraîner avec eux tous ceux qui ont une furieuse envie de se défouler et d'oublier un peu que la vie est complexe bien souvent et qu'il vaut mieux profiter de l'instant.
Certains les associent au groupe Nirvana, moi je dirais plutôt qu'ils n'ont d'identité que dans leur énergie et qu'il faut les laisser évoluer sans en faire des phénomènes éphémères ! Affaire à suivre...
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