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puce Germaine Krull 1897-1985 - Un destin de photographe
Jeu de Paume  (Paris Du 2 juin au 27 septembre 2015) 

Dans le cadre de sa programmation autour de l’oeuvre de femmes photographes, le Jeu de Paume consacre une exposition monographique à la photographe allemande Germaine Krull dont le travail, méconnu du grand public, participe des avant-gardes du début du 20ème siècle et l'histoire de la photographie..

"Travail" car Germaine Krull n'est pas une photographe conceptuelle attachée à la photographie d'artiste ou à la photo d'art mais à l'art photographique comme médium ancré dans le réel contemporain pour donner à voir le monde et qui participe d'un métier rémunérateur afin de lui octroyer des moyens de subsistance tout en lui permettant, de surcroît, de s'adonner à sa passion.

Intitulée "Germaine Krull 1897*1985 - Un destin de photographe", la monstration conçue sous le commissariat de Michel Frizot, historien et théoricien de la photographie, se développe comme une déambulation thématique ciblée essentiellement sur la prolifique période parisienne de la photographe au cours des années 1926-1935.

Dans une attrayante scénographie bichromatique, scandée par des portraits et autoportraits de la photographe, dont l'iconique "Autoportrait avec Icarette", le visage dissimulé derrière l'apparel tenu par des mains puissantes avec cigarette, elle présente de nombreux tirages, dont des inédits, ainsi qu'une large sélection d'images extraites de revues et portfolios.

Soutenus par une démarche tant scientifique que réflexive, ils permettent d'appréhender tant la modernité "stylistique" de Germaine Krull que son rôle dans l'extension du champ photographique au reportage, à l'illustration et au livre photographique.

Germaine Krull - Profession : reporter-photographe

Dès l'entrée de l'exposition, est mise en évidence la dualité de son travail, toujours caractérisé, par l'angle de vue et la composition déstructurée, sous un point de vue singulier et novateur en son temps.

La dualité tient à la déclinaison exploratoire de ses thèmes de prédilection que sont les "fers", les femmes et les mains, et la pratique de la photographie documentaire réalisée pour des divers magazines et publications.

A défaut de fortune personnelle, pour vivre par et pour sa passion du medium photographique, elle accepte des travaux de commande qui, s'ils lui imposent un sujet, lui laissent la liberté de traitement formel. A l'intérieur de ce cadre, elle trouve son espace créatif, impose et diffuse son regard novateur et élabore un thésaurus personnel.

Inspirées du constructivisme et affiliées au courant de la Nouvelle photo des années 1920, les "fers" correspondent aux photos de constructions industrielles métalliques néerlandaises puis de la Tour Eiffel.

Diffusées dans le portfolio "Métal", elles vont ériger Germaine Krull en figure de la modernité et constituer son viatique pour être engagée par le magazine VU.

En effet, avec Eli Lotar et André Kertész, elle forme l'équipe initiale de photographes, qui, par la suite intègrera notamment Henri Cartier-Bresson, Robert Capa, Man Ray et Brassaï, qui oeuvre pour ce nouvel hebdomadaire.

Un hebdomadaire de conception novatrice en France, créé en 1928 par l'homme de presse Lucien Vogel, dont le slogan "Le texte explique, la photo prouve" éclaire sa vocation d'hebdomadaire généraliste d'information dédié au reportage photographique.

Germaine Krull devient donc un des pionniers du photojournalisme moderne à qui sont dévolus les sujets socio-économiques, tels le prolétariat, les lieux de vie et de culture populaires parisiens, et la condition féminine, qui siéent à cette femme politiquement engagée à gauche. Portée par son approche empathique de la classe plébéienne, elle y excelle.

Ainsi, réalise-t-elle les photos destinées à une enquête sociologique sur les ouvrières et parisiennes dont le texte a été rédigé par Emmanuel Berl et dont le manuscrit autographe est présenté dans l'exposition.

La femme, deuxième thématique récurrente, pour lequel, dans un registre personnel, elle privilégie, depuis ses débuts avec les amours saphiques, le nu qui, par sa sensualité, son ambiguité et le morcellement du corps, ne ressort ni au nu académique ni au nu artistique ('Etudes de nus")..

Photographe stakhanoviste, elle multiplie les publications rémunérées qui forge sa réputation et servent de support de diffusion d'un travail plus personnel.

Outre sa collaboration à VU, elle travaille pour différents journaux et revues de "Jazz" à "Art et Médecine" en passant par le magazine de charme "Le Sourire" et "Variétés" qualifiée de "revue mensuelle de l'esprit contemporain".

Germaine Krull travaille également dans l'illustration photographique, de la publicité au premier photo-roman publié en 1931, "La Folle d'Itteville" de Georges Simenon et à l'illustration de texte littéraite comme "La Chatte" de Colette pour l’hebdomadaire Marianne.

Par ailleurs, elle se distingue dans la création et le développement du livre photographique tant dans des opus où elle figurait avec d'autres photographes ("Visages de Paris" initié par le feuilletonniste André Warnod, "La route de Paris à la Méditerranée" avec les commentaires de Paul Morand paru dans la collection "Images du Monde" publié par la Librairie Firmin-Didot) que des portfolios personnels, tel par exemple "Marseille" avec des texte et légendes de André Suarez.

La route est un des thèmes urbains largement traités dans la veine du "fantastique social", selon l'approche théorisée par Pierre Mac Orlan d'une photographie documentaire reposant sur la captation de la réalité cachée du réel, ce dernier ayant désigné Germaine Krull comme "poète de la vie quotidienne".

Une section est logiquement consacrée à la "collection de mains" de Germaine Krull, mains anonymes ou mains célèbres, cells de Cocteau et Malraux, troisième de ses thèmes favoris.

Et le visiteur pourra découvrir, dans la section intitulée "Fantasque", des photos de l'étonnante série "Superstitions" qui vont au delà de l'illustration en faisant appel au hors-champ et à la narration photographique.

En épilogue, l'exposition évoque son activité pendant la Seconde guerre mondiale puis en Asie du Sud-Est avec une abondante production photographique liée à sa conversion au boudhisme et à son soutien à la cause tibétaine.

 

En savoir plus :

Le site officiel du Jeu de Paume

Crédits photos : MM (Plus de photos sur La Galerie)
avec l'aimable autorisation du Jeu de Paume


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