La deuxième journée de Rock en Seine s'ouvre avec The Maccabees sur la Grande Scène. Les cinq Anglais, après trois ans, présentent leur nouveau album Marks to Prove It, un rock qui alterne des morceaux plus rythmés et d'autres plus posés.
On arrive à la Scène Pression Live sur les notes electro pop de Cardiknox, le duo de Seattle, Lonnie Angle et Thomas Dutton, qui nous détendent avec des sonorités synth-pop saturées.
On se déplace encore vers la Grande Scène pour Ben Howard, le chanteur de Londres qui fait penser à Damien Rice. Howard partage la scène avec sa fidèle violoncelliste India Bourne dans une ambiance très folk.
Dans la jungle de cette édition du Rock en Seine, on fait le point sur le futur de la musique en France, avec une conférence dans l'espace presse qui sonne comme un SOS des professionnels de la musique.
Cette action de mobilisation du public baptisée "Son du Silence", pour laquelle il n'y avait pas meilleur endroit, est l'occasion pour discuter sur les suppressions des subventions aux associations, les fermetures de salles, les menaces pesant sur les festivals, en proposant des solutions face à la crise de ce secteur.
Entre un verre et une balade, on a eu une surprise avec les californiens Mini Mansions qui, avec leur pop léchée, ont montré comment bien tenir la scène en jouant aussi sans les featuring fréquents comme ceux du célèbre Alex Turner ou Brian Wilson et Fred Schneider.
On retrouve du monde pour les Stereophonics qui ont jamais changé depuis les 90's avec Kelly Jones qui traine l'image statique de son groupe et de son look. La foule danse sur les grands succès comme "Have a Nice Day" et "Maybe Tomorrow" et le temps semble s'être arrêté il y a vingt ans avec ces formules pop bien programmées pour les radios et les apéros.
Une touche de modernité nous sauve avec les Glass Animals, groupe indé d'Oxford, qui joue beaucoup avec les sons électro psyché et une attitude trip-hop.
On écoute des morceaux du dernier album Remix, sorti cette année sur Harvest Records, des autres de Zaba de 2014, et aussi la reprise de "Love Lockdown" de Kayne West.
Les grands attendus de la programmation de samedi sont sûrement Interpol. La voix profonde de Paul Banks résonne sur le célèbre riff de bass d'"Evil", "Rosemary heaven restores you in life" inspiré du cult “Rosemary's Baby” de Polanski. Impeccables et élégants sur scène comme d'habitude, le groupe mélange les vieux succès aux nouveaux morceaux de El Pintor sorti en 2014 comme "All the Rage Back Hom" et "Anywhere". La new wave n'est pas encore morte grace à eux !
La très agréable terrasse de Pression Live nous accueille avec les Years&Years et un public en délire qui danse sur les chaises de l'espace VIP.
On termine la soirée avec le groupe le plus attendu, The Libertines. On revient aux années 2000 et les fans attendent une bagarre entre Pete et Carl, guitares détruites comme dans les "good old days", mais les "lakely lads" ont changé, ils sont devenus adultes, et maintenant jouer c'est plus important que se faire la guerre.
Pour ce grand retour en scène, les deux Libertines apparaissent calmes, presque sereins, pas de vestes rouges de la Welsh Guard, les "boys in the band" sont des hommes maintenant.
Il y a toujours le foulard / drapeau du Royaume Uni accroché à la barre du microphone, il y a toujours les chapelets anciens collectionnés par Doherty et donnés à Barat, les deux partageant toujours le même microphone.
Ils jouent vingt-deux morceaux, en commençant par "Horrorshow", suivi par"Vertigo", "Times for heroes","Death on the Stairs" et "Boys in the Band" présenté par Carl avec un drôle d'accent mélangé à son typique accent cockney comme “Les garçons dans le groupe”.
On écoute beaucoup de morceaux du premier album Up the Bracket et d'autres comme "What Katie Did" et "Last Post on Bugl" et "Can't Stand Me Now" et "Music when the lights go out" du deuxième The Libertines.
Pete lance son foulard et puis son chapeau au public et fait preuve de son bon français en appelant "Monsieur Barat", en cherchant à traduire le titre "Tell the King" et en chantant le début de "Les copains d'abord" de Brassens. Ils jouent aussi des morceaux comme "Barbarians" et "Fame and Fortune" et, du nouveau album sorti cette année, "Anthems for Doomed Youth".
La setlist se termine avec "Don't Look Back into The Sun" et on se rappelle que les garçons des Albions Rooms ont grandi et, après les années et les difficultés, ils sont prêts pour leur rennaissance.
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