Seul en scène écrit et interprété par Charlotte Normand dans une mise en scène de Francisco E Cunha.
Avec son intitulé explicite, "Mise au vert" est placé sous le signe de la symbolique de la couleur verte.
Car Charlotte Normand s'est écrit un one woman show 100% écologique pour porter haut la couleur des enjeux écologiques et fustiger, de manière humoristique, "pour qu’avenir rime avec rire", les dérives environnementales, agro-alimentaires, énergétiques et industrielles.
Et tout commence avec les supporters du vert que sont les Martiens. Car oui, les Martiens existent et s'ils demeurent désespérément mutiques, invisibles et réfractaires à toute tentative de communication, c'est que leurs engins d'exploration, les fameux ovni, ne leur rapportent que des images édifiantes sur l'état calamiteux d'une planète qui court à sa perte.
Pimpante et surtout déterminée, Charlotte Normand, tout de rouge vêtue tel un charmant chaperon rouge à qui ne manque que le petit panier avec un assortiment de produits certifiés AB, affronte le grand méchant loup de la pollution, de la surconsommation, du gaspillage, et surtout leurs responsables à grande échelle inféodés à la loi du profit.
Elle a opté pour la galerie de portraits placée sous une thématique unique, une thématique d'actualité mais néanmoins peu usitée, et la variété des formats, du sketch à la vignette telle l'excellent complainte en vers de Yoda, qui sans renouveler le one woman show, lui apporte fraîcheur et créativité d'autant que les textes, bien écrits, judicieusement ciblés et percutants, s'avèrent percutants.
Au menu, et entre autres, le décryptage des techniques pernicieuses du marketing, tel le "green washing", le 8ème continent et les pratiques délétères relatives au traitement des déchets ("un tas de pourris sur un tas de déchets"), le credo de la madone du pétrole, la langue de bois des politiques qui s'agitent pour entretenir un écran de fumée, l'apôtre de l'OGM, et le "pêcheur comique" qui se targue d'être le braconnier des mers.
Economie de moyens pour la mise en scène assurée par Francisco E Cunha, sans décor et juste quelques accessoires, et belle interprétation façon stand-up par Charlotte Normand qui ne verse toutefois pas dans les excès et facilités du genre.
Le spectacle est jubilatoire, mission accomplie donc, et si elle traque les pollueurs patentés de l'écosystème, elle n'épargne pas les "fondus" du bio, pratiquant par exemple l'orgasme sylvestre, et les "bobos-bio" qu'elle épingle dans une ironique web-série en ligne dans son blog "La touffe verte".
En l'occurrence, spectacle non polluant à consommer sans modération.
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