D’ordinaire, j’aime commencer mes chroniques sans rien connaître du groupe ou de l’artiste dont je vais parler. C’est un point de vue critiquable, mais c’est aussi la garantie d’avoir une écoute neutre. Je ne lis donc pas les communiqués de presse. Mais pour une fois, j’ai fait une exception. Pourquoi ? Par flemme, par facilité, appelez ça comme vous voulez. J’avais du mal à me faire un avis sur ce nouveau Mew, groupe danois qui sort son sixième album + - (prononcer à l’anglaise "plus minus"). Alors quand je lis que "certains groupes choisissent la facilité, puis il y a Mew", je me dis qu’il va y avoir matière à faire une belle chronique, ce qui ne m’avait pas paru évident au premier abord.
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"Satellites" m’envoie en orbite directement. L’arpège de départ, la mélodie, les échos de guitare, les nappes synthétiques puis l’entrée du tandem basse / batterie, mise en place rythmique avant que le rythme ne se mette vraiment en place, tout est là. La structure harmonique du morceau est travaillée, les différentes phases s’imbriquent intelligemment. Le refrain est peut-être un peu trop évident, mais ce morceau ouvre superbement l’album, ne boudons pas notre plaisir.
Puis on enchaîne et, honnêtement, mon enthousiasme retombe. L’ensemble est puissant, taillé pour les gros concerts, de l’émotion électro-pop bien produite… je m’ennuie. Bien sûr, il y a de bons moments : "Witness", son esthétique plus rock, ses riffs et ses couplets ultra efficaces, "Making friends", dans une moindre mesure, qui part sur un chemin bien sinueux, "Clinging to a bad dream", morceau multi-plans toujours aussi plein d’énergie mais plus subtil. De façon générale, chaque morceau recèle, parfois bien cachée (noyée ?) dans la grandiloquence générale, une jolie surprise. La voix de Jonas Bjerre Terkelsbøl et la richesse des arrangements sauvent l’ensemble mais sans l’empêcher d’être décevant. On sent bien que ce groupe peut aller plus loin que ça. Certains morceaux ne semblent même pas savoir où ils vont ("Water slides" ou "Interview the girls", par exemple) et, dans ces moments, on réalise que la faute de goût n’est jamais loin.
[] Stop
A la première écoute, j’ai pensé que j’aurai beaucoup de mal à parler de cet album. A la deuxième, j’ai été un peu rassuré, puis j’ai fini par m’y faire. Vous l’aurez compris, ce "plus minus" n’est pas mon coup de cœur de l’année, mais il cache tout de même de belles trouvailles. Mew ne cherche peut-être pas la facilité mais, quitte à faire un mauvais jeu de mot, disons qu’ils ont "plus ou moins" trouvé l’équilibre.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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