Monologue dramatique d'après l'oeuver éponyme de Gustave Flaubert interprété par William Mesguich dans une mise en scène de Sterenn Guirriec.
Flaubert achève la rédaction de "Mémoires d'un fou" en 1838 alors qu'il n'a que 17 ans. Ce texte ne paraîtra cependant qu'après sa mort, en 1900 dans "La Revue Blanche". Flaubert s'y présente comme un "fou", c'est-à-dire qu'il se montre en écrivain livrant ses pensées, sans apporter forcément de cohésion au texte.
Ce texte, en grande partie autobiographique, ne manque pas de véracité mais se révèle fragmenté et heurté. C'est sous cet angle que Sterren Guirriec choisit d'aborder la mise en scène de cette adaptation théâtrale signée Charlotte Escamez.
Le personnage de Gustave est fiévreux. Dans sa bouche, les mots s'entrechoquent avec force et violence. Le regard amer qu'il jette sur son passé, pourtant si proche, se décline sous forme d'évocations proches de l'hystérie.
William Mesguich, seul en scène, affronte un texte difficile à maîtriser, qu'il impose par sa présence incandescente. Exalté, on sent en lui l'acteur passionné et gourmand des mots de l'auteur.
Le décor de Camille Ansquer, une sculpture de feuilles de papiers vierges sur laquelle les lumières mouvantes crées par Mathieu Courtailler sont projetées, conserve aussi l'esprit du texte, expérimental et volontiers confus.
"Mémoires d'un fou" est l'occasion de découvrir, sous les traits de William Mesguich, un Flaubert jeune, authentique dans ses confessions, passionné, dont le style manque encore de l'harmonie d'ensemble qui fascine tant dans ses oeuvres ultérieures. |