Fantaisie musicale conçue par Marion Lépin, mise en scène de Hervé Devolder, avec Marion Lépine, Aurore Bouston et Isabelle Fleur.
Les rentiers de la Belle Epoque ne sont pas les seuls à avoir une danseuse. La tradition ne s'est pas perdue et elle s'est même féminisée.
Ainsi en est-il pour les chanteuses Marion Lépine et Aurore Bouston et la musicienne Anne Thomas qui se sont acoquinées pour sortir de leur créneau habituel.
Elles se sont concoctées une fantaisie musicale sur-mesure, mieux de la haute couture, dans laquelle elles peuvent, grâce à leur talent et leur technique, donner libre court à leur fantaisie.
Ainsi est né, sous forme d'un "grand défilé de prêt-à-chanter" faisant le grand écart musical de Bizet à Gainsbourg, "Dernière démarque" qui revient sur scène sous le titre "Do Ré Mi Fashion". Leur "rififi dans les frou-frous" est devenu "la revue des invendus" et une autre pianiste-chanteuse allumée, Isa Fleur, a succédé à Anne Thomas.
"Do Ré Mi Fashion", c'est un jubilatoire bâton de dynamite à trois mèches qui explose sur scène. La fermeture d'une boutique-friperie sert de cadre à ce débordement vocal placé sous l'aune du pastiche et de la parodie qui traverse nombre de registres de la chanson française du 20ème siècle.
Il faut vider le lieu et les falbalas ne se laissent pas emballer sans un dernier tour de piste ce qui donne matière au trio de comédiennes-chanteuses - et clowns assumés - pour délivrer un détonant et jubilatoire cocktail enchanté.
Le comptoir abrite le piano sur lequel sévit Isa Fleur, alias "la cantatrice chaude" dans son spectacle solo, qui n'est pas la dernière pour entonner une chanson grivoise et fait la musique pour ses consoeurs, et soeurs d'humour, Marion Lépine, la petite brune qui ne compte pas pour des prunes qui officiait dans le trio "Les Divalala" qui a cartonné en 2013 avec ses chansons d'amour "traficotées" a cappella, et Aurore Bouston, la grande blonde avec des chaussures noires.
Au menu, dans le désordre, à une, deux ou trois voix, avec virtuosité, car il ne faut pas s'y tromper, ce divertissement musical repose sur une belle technique vocale, et la mise en scène endiablée de Hervé Devolder qui n'est un mou du genou, le trio dispense avec entrain chanson fantaisiste ("Les pruneaux" immortalisée par Bourvil), chanson réaliste rive gauche ("Monsieur William" de Jean-Roger Caussimon et "un jour tu verras" chanté par Mouloudji), une version loufoque du "Boléro" de Ravel, de cocasses incursions opératiques et des détournements hilarants tels "En Harley Davidson" de Serge Gainsbourg au rythme de la bourrée auvergnate ou "La Joconde" de Barbara façon troubadour.
Un "hénaurme" medley" enchaînant de manière maelstromique les tubes de la variété française SLC des années 1970 qui faisait les beaux jours de la petite lucarne sous la férule des Carpentier au rang desquelles, et entre autres, "Parole, parole", "L'été indien", "Je suis malade", "Que je t'aime", "Comme d'habitude" constitue le point d'orgue d'une partition qui dérouille les zygomatiques. |